En usage immodéré par les constructeurs de voitures électriques, la notion trompeuse de « ZE », interdite en Australie, pourrait l’être bientôt en France.
Par Jacques Chevalier
Temps de lecture : 2 min
Tout cela relève pour le moment de la publicité mensongère, mais les organismes en charge d'encadrer les déclarations un peu trop enthousiastes des annonceurs devraient bientôt se pencher sur la communication vantant les mérites de la voiture électrique. Autoproclamée « zéro émission », elle induit en erreur le consommateur car, si c'est bien le cas lorsqu'elle roule, cela ne l'est plus lors de sa fabrication, de sa recharge et de son recyclage. Alors que la France se penche sur les critères du système qui permettrait, au 1er janvier prochain, d'allouer avec raison des aides à l'achat d'une voiture électrique, un organisme de vérification de la publicité a déjà pris les devants.
Il s'agit de l'Australian Consumer and Competition Commission (ACCC), qui pointe le marketing agressif de certains constructeurs, rapporte L'Automobile Magazine. L'organisme de surveillance australien de la publicité a mis en garde les constructeurs en leur faisant comprendre qu'on ne peut affirmer ce qui n'est pas.
Comme devrait l'inclure l'an prochain la France, l'Australie estime que seul le bilan global d'un véhicule mérite d'être communiqué et cela concerne la provenance des matières premières, leur transport, leur transformation, la fabrication des batteries et du véhicule lui-même, la nature de l'énergie utilisée par l'usine de production et jusqu'au recyclage du véhicule complet en fin de vie.
Propre, pas propre, mais électrique
Sous cet aspect, le bilan global de la voiture électrique est à temporiser et se situe bien loin du « zéro émission » revendiqué. Mieux encore, comparée à sa congénère thermique soigneusement dépolluée, la voiture électrique émet à l'usage tout autant, voire plus de particules avec l'usure des pneus et des freins.
Du fait du poids beaucoup plus élevé et du couple moteur plus généreux, les gommes et les plaquettes souffrent davantage si l'on n'adopte pas une conduite économique faite d'anticipation et de douceur. Mais même ainsi, affirmer qu'une voiture électrique n'émet rien est un mensonge sur lequel le Bureau de vérification de la publicité (BVP, aujourd'hui ARPP) et l'exécutif devraient se pencher.
Si les Australiens ont décidé de sévir après cette mise en garde, en mettant à l'amende les constructeurs trop optimistes, l'évaluation qui devrait être faite par la France et sans doute l'Europe ensuite va bousculer quelques idées reçues. Sur le mode des éco-scores bien connus dans l'électroménager, les voitures neuves seront identifiées selon leurs mérites réels si toutefois les fonctionnaires chargés de cet épineux dossier parviennent à établir une grille d'appréciation juste, d'un modèle à l'autre. Vu la complexité extrême du sujet, le résultat n'est pas garanti au-delà, dans un premier temps, d'un sevrage des aides pour les véhicules en provenance de « pays sales ».
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