Les déchets de pneumatiques sont classés comme des déchets non dangereux. Malgré tout, ils représentent un danger pour l’environnement et la santé publique en cas d’incendies et des émissions de gaz toxiques qui s’en échapperaient. Leurs dépôts sauvages aussi sont un risque quand on sait qu’ils deviennent des refuges pour les moustiques potentiellement porteurs de virus.
Alors, puisqu’il est interdit de les mettre en décharge, de les abandonner dans la nature, ou de les brûler, « que faire de nos pneus lorsqu’ils sont usés ? » C’est la question que nous pose Robert, de Challans (Vendée). Ouest-France vous répond. Et, petit indice : vous devez les porter à un professionnel chargé du recyclage des pneus.
Une gestion encadrée depuis 2003
« La gestion des déchets de pneumatiques est encadrée depuis 2003 sur la base du principe de responsabilité élargie des producteurs (REP), dit le site du Service public, et son cadre réglementaire a été renforcé en 2015. »
Le service public estime qu’environ 577 000 tonnes de pneumatiques sont mises sur le marché chaque année en France, « soit près de 59 millions de pneumatiques, toutes catégories confondues ».
Les déchets de pneumatiques issus de pneus neufs sont collectés, puis traités principalement sous la forme de valorisation énergétique en cimenterie, en matière pour faire des granulats pour des usages divers, ou simplement réutilisés, en pneus d’occasion.
En 2019, un accord volontaire a été signé entre les pouvoirs publics et les représentants des producteurs de pneumatiques (constructeurs automobiles, importateurs, manufacturiers) pour une économie circulaire et la réduction des impacts environnementaux.
Des organismes de collecte
Cet accord comprend notamment une solution de collecte et de traitement pour les agriculteurs qui souhaitent se débarrasser de leurs pneus usagés pour l’ensilage. L’association Ensivalor a donc été créée pour assurer la gestion de ce nouveau dispositif. L’association prend en charge 15 000 tonnes de pneus d’ensilage par an et collecte 1 800 000 pneus de voiture pour les recycler chaque année.
La société Aliapur, de son côté, organise le recyclage des pneus usagés depuis sa création en 2003 par, à parts égales, Bridgestone, Continental, Goodyear, Michelin et Pirell. Elle est le leader en son genre et collecte des pneus usagés auprès de 40 000 professionnels de l’automobile. Une fois collectés, les pneus sont triés, broyés et recyclés auprès d’industriels sous contrat, en France ou à l’étranger.
388 109 tonnes de pneus usagés ont été prises en charge en 2021 par Aliapur, soit l’équivalent de plus de 49,2 millions de pneus tourisme soit 80 % du volume total à traiter annuellement en France.
Ainsi, si vous souhaitez vous débarrasser de vieux pneus usés, vous devez vous tourner vers des professionnels agréés par le préfet de département. Les organismes collectifs pourvoient à la collecte et au traitement pour le compte de leurs adhérents, via des prestataires de collecte et de traitement.
Lire aussi : Les pneus brûlés polluent-ils l’air ?
Des balançoires, des tatamis, du ciment…
Quand ils sont recyclés, ils peuvent prendre des formes complètement inattendues. Tapis, tatamis, balançoires, murs antibruit… Le pneu peut aussi remplacer le béton, le liège, le polyuréthane, le sable, le polystyrène ou encore entrer dans la composition de l’enrobé routier. Il peut être transformé en objets du quotidien comme des sièges où l’on camouflerait le pneu par du tissu.
Lorsqu’ils sont réutilisés, ils sont renvoyés sur le marché de l’occasion pour une deuxième, voire une cinquième vie, comme le confie justement le manufacturier Nokian Tyres au magazine Le Progrès : « Certains pneus comme les pneus destinés aux camions, ont plusieurs vies. Après leur première utilisation, on peut les retailler et refaire plusieurs dizaines de milliers de kilomètres avec. Une fois cette seconde vie arrivée à terme, le pneumatique va être rechapé. On pourra alors le réutiliser, puis le tailler encore une fois. Au total, un pneu de poids lourd peut avoir cinq vies. »
Cent pneus rechapés c’est plus de six tonnes de CO2 non rejetés, cinq tonnes de matières non consommées, et 300 kg de déchets en moins. En équipant un poids lourd de pneus rechapés on fait une économie de pétrole de 500 litres par rapport à un pneu neuf, peut-on lire sur le site Rechapage.fr.
Carburant pour ciment
Enfin, les pneus usés sont utilisés depuis des années comme carburant pour fabriquer du ciment. Dans l’usine Lafarge, depuis le début des années 90, le procédé est bien connu, et décrié par les écologistes encore aujourd’hui : les pneus, entièrement insérés dans les fours de l’usine, dégagent des fumées toxiques.
À l’époque, le procédé était présenté par l’entreprise comme un geste écologique permettant de se débarrasser des tonnes de déchets dont on ne savait pas quoi faire, en les réutilisant comme combustible et les pneus usagés servaient déjà de combustible au Japon, aux États-Unis, en Allemagne ou en Suisse depuis les années 80, rappelle le site d’archives de l’Ina.
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