La Chine n'a pas apprécié l'idée d'une enquête de Bruxelles sur ses subventions aux marques chinoises.
© DR
La Chine n'a pas tardé à répondre à la présidente de la Commission européenne qui annonçait l'ouverture d'une enquête sur les subventions du gouvernement chinois à destination de ses constructeurs automobiles. La réponse est cinglante et somme toute assez simple : il y aura des représailles de Pékin face à cette mesure jugée "protectionniste".
La Chine réagit au quart de tour quand elle se sent attaquée sur l'un de ses plus gros business sur le territoire européen pour les dix prochaines : la commercialisation de voitures électriques.
Enquête de l'Europe pour pratiques commerciales déloyales de la Chine
Pour rappel, Ursula von der Leyen a annoncé ce mercredi l’ouverture d’une enquête sur les subventions accordées par les autorités chinoises à leurs constructeurs de voitures électriques. « L'Europe est ouverte à la concurrence. Pas à un nivellement par le bas », a apposé Ursula von der Leyen face aux eurodéputés. La présidente de la Commission condamne le fait que « les marchés mondiaux sont aujourd'hui inondés de voitures électriques chinoises bon marché, dont le prix est maintenu artificiellement bas par des subventions publiques massives. »
Elargissant son discours au Parlement européen de Strasbourg à d’autres domaines, la présidente de la Commission européenne a rappelé que les entreprises européennes « sont souvent battues sur le terrain des prix par des concurrents bénéficiant d'énormes subventions publiques. » Pour l’industrie solaire comme pour celle des voitures électriques, Ursula von der Leyen n’hésite pas à parler de « pratiques commerciales déloyales de la Chine. » Dans la foulé sur X (ex-Twitter), le commissaire européen au Commerce a annoncé qu’il se rendra en Chine la semaine prochaine. « Nous voulons garder le dialogue ouvert », a assuré Valdis Dombrovskis sur le réseau social. Reste à savoir quelles seront les mesures conseillées par cette enquête de l’Union Européenne.
La réponse de la Chine : c'est du protectionnisme de l'Europe
Quelques heures après cette déclaration, dont on peut s'étonner qu'elle n'arrive que quelques mois avant la fin du mandat de l'équipe actuelle de la Commission européenne, la Chine a très rapidement répondu que "cette enquête aurait un impact négatif sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l'Union européenne ». Ce qui engendrerait naturellement de la part de Pékin des représailles à l'encontre des entreprises européennes.
Rappelons que l'arrivée des constructeurs chinois en Europe, forts de leurs voitures électriques plus abordables et plus efficientes, bouscule les marques occidentales qui cherchent la solution pour éviter un raz de marée sur le marché européen de la voiture électrique. Une bataille entre l'Europe et la Chine qui était très palpable lors du dernier salon automobile de Munich (IAA 2023).
Les constructeurs allemands s’inquiètent
Une concurrence qui bouscule l’édifice allemand et la Deutsche Qualität fortement ébranlée en Chine depuis près d’un an. Les constructeurs allemands : Volkswagen Group, Mercedes-Benz et BMW dominent l’Europe et les segments premium depuis plusieurs décennies. Seulement voilà : la voiture électrique a changé la donne. La puissance et l’avance technologique chinoise affole les compteurs et l’ensemble de l’industrie allemande, des constructeurs aux équipementiers.
Les constructeurs allemands sont énervés et très inquiets. Ils ne s’en cachent pas. Ils essayent de sauver leur peau en Chine tout en se préparant à une guerre commerciale sur le sol européen contre l’américain Tesla et l’ensemble des marques chinoises qui débarquent les unes après les autres avec de meilleurs produits plus abordables .
Usant d’un discours assez peu convaincant par rapport aux précédentes concurrences des marques japonaises et corréziennes dans les années 80, le dirigeant allemand a balayé d’un revers de la main la concurrence chinoise. Rappelant que l’industrie allemande était encore en capacité d’être la meilleure au niveau international.
« N’ayez pas peur »
En réponse à cette inquiétude exprimée par l’association des constructeurs allemands, le chancelier a déclaré « qu’il ne fallait pas se laisser intimider par l’essor des constructeurs » mais qu’au contraire cette concurrence était stimulante.
Malgré une manifestation d’activistes comme en 2021, déambulant ensuite dans les cinq petits halls du salon de Munich 2023, le chancelier a savamment sélectionné les stands sur lesquels il devait d’arrêter. Aucun constructeur chinois dont le géant BYD, premier constructeur mondial dans la voiture électrique, n’a eu les faveurs du chancelier. On peut même dire qu’il les a boudés tant ils sont omniprésents sur cette édition 2030 du salon automobile de Munich. Notamment BYD qui a fait de son stand une exposition à l’ancienne comme avant !
Bien entendu, Olaf Scholz a privilégié les stands des industriels allemands : BMW, Mercedes, Volkswagen, Bosch, Continental ou ZF. Il a fait une exception avec Tesla montant à bord d’une voiture et Samsung ou encore CATL avec lesquels l’Allemagne a des intérêts sur le sol allemand.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Subventions chinoises dans l'automobile : la Chine réagit au quart de tour et menace l'Europe - Auto Infos"
Post a Comment