L’arrivée « de nouvelles motorisations électrifiées »
Le Duster III arrivera sur le marché en avril-mai 2024. Toujours produit à Pitesti (Roumanie), ce SUV compact, haut sur pattes et donc passe-partout, repose désormais sur la même plateforme CMF-B que les Sandero, Jogger, Clio, Captur et Arkana du groupe. Le Duster II était en effet la dernière des Dacia à reposer sur le très ancien châssis B Zéro des premières Logan (2004), lequel remonte à la Clio II de la fin des années 1990.
Avantage de ces nouveaux dessous : un volume habitable supérieur pour une longueur contenue de 4,34 mètres de long (1,81 de large, 1,66 de haut), une meilleure filtration des bruits et vibrations, mais surtout « des nouvelles motorisations électrifiées », selon Patrice Lévy Bencheton, directeur de la performance produit.

Dacia Duster. Le Duster III arrivera sur le marché en avril-mai 2024. Credit: Adrien Cortesi Dacia
Version hybride en vue
Une version de pointe, pleinement hybride (200 volts) de 140 chevaux, reprend ainsi l’originale et très sobre motorisation qui officie déjà sur les Jogger, Clio, Captur, Arkana. Avec un moteur 1,6 d’origine Nissan développant 94 chevaux et deux moteurs électriques (d’origine Nissan pour le premier, Denso pour le second). La boîte à crabots (quatre vitesses plus deux électriques), sans embrayage ni synchros est, elle, un produit Renault fabriqué dans le nord de la France. La conception de l’ensemble a été réalisée par le Technocentre de Guyancourt (Yvelines). Une version à essence avec hybridation légère (48 volts) 1,3 de 130 chevaux sera aussi de la partie, en boîte manuelle uniquement mais avec une option 4x4 (quatre roues motrices) pour de vraies aptitudes en tout-terrain et une polyvalence quelle que soit la saison. Une version Eco G 100 de base existera également pour les amateurs de gaz GPL. En revanche, Dacia a supprimé… le diesel !
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Le dessin du nouveau SUV est équilibré, simple, élégant, sans fioritures, dans le prolongement de celui du Duster II. Avec des protections en plastique noir, qui empêcheront cette carrosserie de s’abîmer trop vite dans la circulation. Quatre finitions seront au programme : Essential (climatisation manuelle, radars de stationnement arrière…), Expression, Extreme et Journey (frein de parking électrique, navigation…).
Les prix ne sont pas encore communiqués, mais le nouveau Duster sera vendu plus cher que l’actuel, a déjà prévenu Luca De Meo, directeur général de Renault. L’actuel Dacia Duster est proposé de 17 990 euros à 25 800 euros. Un Renault Captur, plus petit, débute 7 500 euros plus haut.

Dacia Duster. Le Duster III arrivera sur le marché en avril-mai 2024. Credit: Thomas ANTOINE Dacia
Réelle réussite de la marque
Ce Duster III devrait rencontrer le même succès que les précédents, à condition que la marque modère ses hausses tarifaires. Même si de nouveaux rivaux arrivent, comme le MG ZS chinois à partir de 17 490 euros et garanti sept ans. Dacia constitue, globalement, une réelle réussite. Née sous la dictature communiste de Nicolae Ceausescu pour fabriquer sous licence des R8 puis R12, la firme nationale en déshérence a été reprise plus de trente ans après par Renault pour y produire un véhicule à bas coûts, qui deviendra la fameuse Logan. Le Français a fourni un énorme travail pour mettre à niveau une usine obsolète, aux effectifs pléthoriques, à la qualité déplorable, à l’ambiance sociale tout aussi détestable puisque les opérateurs volaient des pièces sur les chaînes pour les revendre en dehors du site.
Cette firme jouit aujourd’hui de quatre atouts clés. Tout d’abord, il s’agit de modèles simples et légers. Le break monospace familial Jogger pèse ainsi 1,2 tonne en version de base, contre 1,5 tonne pour un ludospace Renault Kangoo comparable. Cette légèreté permet d’économiser de l’acier, du plastique, et procède d’une réduction du nombre de composants. Une Dacia comprend aujourd’hui moitié moins de composants qu’une Renault équivalente.

Dacia Duster. Le Duster III arrivera sur le marché en avril-mai 2024. Credit: Thomas ANTOINE Dacia
Coûts roumains plus bas
Autre facteur de réduction des coûts : la simplicité de l’offre, avec une centaine de versions (toutes combinaisons confondues) de chaque produit, contre un millier pour la concurrence environ. Troisième facteur : Dacia jouit d’une base industrielle et d’approvisionnements à faibles coûts. Le coût horaire moyen dans l’industrie atteint 10,30 euros seulement en Roumanie (au 1er trimestre 2023, selon Rexecode), contre 16,30 euros en Slovaquie où sont produites la Peugeot 208 ou la Citroën C3, 23,80 euros en Espagne où la firme au losange assemble ses Captur, Austral, Espace et bientôt Rafale et 42,80 euros en France.
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La Roumanie est avec la Bulgarie le pays le moins cher d’Europe. Or, non seulement le Duster y est produit, mais aussi une bonne part des pièces qui le composent, fournies par les sous-traitants installés à proximité. Quatrième atout : un modèle de distribution réduit à sa plus simple expression, s’appuyant sur le réseau Renault. Les coûts de distribution sont « inférieurs d’un tiers ou de moitié par rapport à des constructeurs généralistes », d’après Luca de Meo.

Dacia Duster de deuxième génération Credit: Dacia
Ventes en hausse de 24 %
Les tarifs des Dacia ont certes fortement augmenté. Ils figurent même parmi ceux qui ont le plus grimpé ces quatre dernières années en Europe. Le prix de base d’un Duster a ainsi crû de 50 % depuis 2019. Mais les clients semblent accepter cette hausse. Car les ventes de Dacia ont encore progressé de 24 % sur les six premiers mois de l’année à 345 432 unités. Même le Duster II vieillissant a crû de 13 %. Sur le seul marché européen des voitures particulières, la firme de Pitesti a vu ses volumes augmenter de 29,5 %, dans un marché en hausse de 17,5 % seulement. Sa part de marché atteint 4,5 %, en progression de 0,4 point par rapport au premier semestre 2022. Malgré les dénégations du constructeur, les Dacia concurrencent bel et bien les modèles de la marque Renault.
Ces voitures à bas coûts rapportent-elles au moins de l’argent au constructeur ? Oui. « La firme à bas coûts enregistre une marge moyenne de 15 % », affirmait à Challenges Gilles Le Borgne, directeur de l’ingénierie de Renault, au salon de Munich en septembre dernier. Le groupe Renault dans son ensemble n’affichait que… 7,6 % sur le premier semestre ! Dacia ? Une recette gagnante que personne n’a réussi à copier. Un dérivé du Duster, plus gros, cossu et cher, doit encore arriver en 2025. Il est aujourd’hui connu sous le nom de Bigster.
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