La stratégie de BYD en Europe est claire : pas question de casser les prix au risque de dévaloriser l’image de la marque. Pour asseoir sa réputation, le constructeur chinois a d’abord lancé ses modèles haut de gamme, dont cette Han. Avec ce nom qui fait écho à une des plus grandes dynasties impériales chinoises, et un gabarit imposant (la longueur atteint 5 mètres pile), la grande berline tient à affirmer son panache.
Moins futuriste dans son profil qu’une Mercedes EQE, une de ses principales rivales, elle préfère miser sur le classicisme. Les équipes de Wolfgang Egger, un ancien du Groupe Volkswagen devenu directeur du design chez BYD, se sont attachées à conférer au véhicule un aspect statutaire. Le profil est élégant, la face avant large et basse. A l’arrière, les feux rappellent un peu les Jaguar XE et XF. Seules les jantes, au dessin quelconque et un peu trop rentrées dans leurs arches, détonnent sur cet ensemble réussi.
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A bord également, la BYD Han entend flatter son propriétaire. La sellerie en cuir véritable est de belle facture, et une bonne part du mobilier est recouvert de similicuir surpiqué. Les assemblages sont soignés, les matériaux d’assez belle facture. On ne peut s’empêcher de trouver une influence Mercedes dans les inserts en bois foncé ou l’intégration des haut-parleurs. L’éclairage d’ambiance paramétrable, qui peut se synchroniser au rythme de la musique donne un aspect un peu gadget de nuit, surtout dans le décor en plastique situé face au passager ou le levier de vitesses. Dommage, mais il est possible de limiter son effet pour simplement souligner les inserts en bois.
L'ambiance est agréable. Etonnamment, il n'est pas possible de choisir un intérieur tout noir ! Crédit: Nicolas Meunier/Challenges
L’écran de belles dimensions (15,6 pouces), aux graphismes et à l’ergonomie corrects (même s’il faut parfois trop de clics pour passer d’un menu à l’autre), ancre la BYD Han dans son époque. Etonnamment, celui-ci ne peut pas pivoter pour se placer au choix à l’horizontale ou à la verticale. C’est pourtant une des spécialités de la marque, qui l’offre sur tous ses autres modèles ! Le problème vient de la réglementation européenne : en mode vertical, l’affichage empiète trop le champ de vision du conducteur. Voilà pourquoi ce gadget, livré de série en Chine, est ici désactivé.
Un confort royal à bord de la berline BYD Han
C’est plutôt aux places arrière que l’on profite le mieux de cette grande berline. L’habitabilité apparaît très généreuse et les sièges réglables en tous sens révèlent que l’auto a été conçue pour les clients disposant d’un chauffeur. Un petit écran logé dans l’accoudoir central permet de régler la position du siège avant, la musique, l’éclairage d’ambiance… Comme dans une Bentley Flying Spur ! A ce compte, on regrette l’absence de sièges massants. Il n’empêche que l’auto semble parfaitement adaptée pour les taxis et autres VTC.
A l'arrière, habitabilité et confort sont exceptionnels. Crédit: Nicolas Meunier/Challenges
Dès les premiers mètres, la BYD Han se distingue par son confort. La suspension pilotée (à amortisseurs à valves électroniques) isole les passagers de la route ; seules quelques imperceptibles percussions troublent la quiétude à bord. L’insonorisation soignée, est parfaitement en ligne avec les rivales européennes. La bonne nouvelle, c’est que le comportement routier ne souffre pas de la souplesse de la suspension. La direction offre un retour d’information très satisfaisant, quel que soit le réglage choisi. L’équilibre du châssis apparaît excellent, et le train avant suffisamment incisif. Certes, la masse (2.250 kg) demeure sensible, surtout sur le mouillé. Mais cela ne suffit pas à entacher un bilan globalement excellent.
517 ch dans une berline de luxe chinoise
Alors que la Han est proposée dans son pays d’origine avec une gamme complète de motorisations hybrides rechargeables et électriques, BYD ne propose en France sa berline qu’avec la mécanique la plus puissante. Tout électrique, elle combine deux moteurs pour une puissance totale respectable de 517 ch. Voilà qui assure des performances assez remarquables, au point que BYD a jugé utile d’apposer la mention 3,9 s sur le volet de malle… Qui correspond au temps nécessaire pour passer de 0 à 100 km/h ! Nous avons mesuré une reprise de 80 à 120 km/h en 3,5 secondes, ce qui montre la santé de l’auto. La vitesse de pointe se limite à 180 km/h par bridage (187 km/h au compteur).
La BYD Han se pose en rivale des BMW i5 et Mercedes EQE. Crédit: Nicolas Meunier/Challenges
D’une si grande berline au confort royal, on attendait une capacité à voyager sur longs trajets au-dessus de la moyenne. Malheureusement, la batterie lithium fer-phosphate affiche une capacité de 85,4 kWh, un peu faible pour la catégorie. Pourtant, la BYD Han parvient à contenir ses consommations de manière très satisfaisante au vu de sa puissance et son gabarit : nous avons relevé une moyenne de 19,3 kWh/100 km sur route et 27 kWh/100 km sur autoroute.
Autonomie et vitesse de charge déçoivent
C’est bien plus faible que le Tang, ce qui met en lumière la conception plus récente de la Han, lancée en Chine en 2020 et restylée en 2022. Bien que partageant les mêmes moteurs synchrones à aimants permanents et la même architecture e-Platform 2.0, cette berline profite d’une électronique de puissance profitant de transistors au carbure de silicium, au bénéfice de l’efficience. Le SUV n’y a pas droit, ce qui explique en partie l’appétit bien plus faible. Il n’empêche, l’autonomie déçoit. Avec une capacité utile que nous estimons aux environs 79 kWh, l’autonomie se limite à 290 km sur autoroute et 410 km sur route, sans aucune marge. Les meilleures rivales dépassent 350 km sur autoroute.
Le système de refroidissement de la batterie, un peu léger, impose des baisses de puissance lors des charges rapides. Crédit: Nicolas Meunier/Challenges
Ce rayon d’action quelconque n’est pas compensé par une vitesse de charge supérieure à la moyenne. Malgré une architecture électrique à haute tension (569 Volts), la puissance maximale absorbée plafonne à 125 kW. C’est correct en soi, mais le système de refroidissement insuffisant de la batterie impose de nombreuses régulations, avec des chutes ponctuelles à 72 kW qui plombent le temps de charge : il faut compter 42 minutes pour passer de 10 % à 80 %, 1 heure et 5 minutes pour un plein complet. Nous avons récupéré 100 km d’autonomie en 15 minutes, ce qui s’avère quelconque dans la catégorie. Dans le même temps, une Hyundai Ioniq 6 récupère le double…
Du spécialiste de la batterie qu’est BYD, on attendait clairement mieux. Le constructeur chinois préfère jouer la carte de la fiabilité, en annonçant une garantie sur huit ans et 200.000 km. Voilà pourquoi BYD limite le facteur de charge (rapport entre la puissance absorbée et la capacité de la batterie) à 1,5 C. Les meilleurs (Groupe Hyundai, Tesla et Porsche) atteignent 3 C…
Chère, mais c’est quand même une bonne affaire
Notons que lors de nos diverses tentatives de charge, nous n’avons rencontré aucun problème de connexion avec les bornes, ce qui est rare avec les voitures chinoises. Par ailleurs, la montée en puissance se fait en un temps tout à fait correct et la charge ne s’arrête pas si on verrouille la voiture. Voilà une autre différence fondamentale par rapport au Tang.
Le confort est d'un excellent niveau, en partie grâce à la suspension pilotée. Crédit: Nicolas Meunier/Challenges
Si la BYD Han déçoit un peu sur longs parcours, par son rapport autonomie/vitesse de charge tout comme par son pilote automatique qui refuse de s’enclencher la plupart du temps, elle présente tout de même un bon bilan global. Extrêmement confortable, bien construite et agréable à conduire, elle est à la hauteur de son statut de porte-drapeau de la gamme BYD. Certes, le tarif de 70 800 € peut paraître élevé pour une marque à la légitimité inexistante, surtout dans le domaine du luxe. Mais les rivales sont bien plus chères, à commencer par l’incontournable Tesla Model S, qui débute à 94 990 €. Si la récente BMW i5 commence à 76 200 €, c’est avec une puissance bien plus faible et un équipement nettement plus chic. La Han pourrait fort séduire les chauffeurs de VTC à la recherche d’une berline statutaire et économique. Et les clients même les plus snobs ne trouveront sans doute pas lieu de s’en plaindre, tant on est bien accueillis à l’arrière !
- Confort remarquable
- Performances intéressantes
- Présentation soignée
- Habitabilité remarquable
- Charge trop lente
- Autonomie décevante
- Lacunes d’équipement
- Aides à la conduite inefficaces
- Autonomie/polyvalence2/5
- Confort4/5
- Comportement routier4/5
- Performances4/5
- Qualité de présentation4/5
- Aspects pratiques3/5
- Prix/équipements4/5
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