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Automobile : Peugeot, grand gagnant du leasing électrique à 100 euros - Les Échos

Stellantis a joué à fond la carte du leasing social et s'en félicite. Le constructeur a livré mardi un premier bilan de l'aide mise en place par l'Etat pour mettre les voitures électriques à la portée des ménages modestes, et n'a qu'une hâte : le lancement d'une deuxième phase en 2025.

Ayant participé avec Renault aux réunions organisées par le gouvernement pour caler le dispositif, le groupe était dans les starting-blocks pour en profiter. Il a proposé dès le 1er janvier 8 modèles, « dont 7 livrables dès le 1er janvier », avant d'en ajouter quatre autres.

La part du lion

Cet empressement a payé, d'autant que l'exécutif, pris de court par la ruée sur cette nouvelle aide, a fermé le robinet le 13 février pour ne pas exploser le budget. Durant ces six semaines d'existence, le leasing électrique a financé 50.000 voitures au total.

Sur ce total, Stellantis a capté 38.000 commandes à lui seul, a annoncé le patron France du groupe Christophe Musy, « un résultat exceptionnel ». Le groupe a donc raflé plus de 75 % du marché du leasing social, alors que sa part de marché des voitures électriques en France n'est « que » de 25 %.

Dans le portefeuille du groupe, les clients avaient le choix entre des modèles Citroën, Fiat, Jeep, Opel et Peugeot, mais c'est la marque au Lion qui a joué les locomotives en réalisant à elle seule la moitié des commandes. Christophe Musy ne souhaite pas divulguer trop de chiffres, mais a tout de même précisé que la Peugeot e-208, accessible pour 99 euros par mois sans versement initial représentait le tiers des commandes de Stellantis, soit 12.500 commandes environ. Cela représente en six semaines 60 % des ventes de ce modèle en France en 2023.

Le SUV urbain e-2008 a lui aussi tiré son épingle du jeu avec 15 % des commandes, soit 5.700 unités environ. Quant à la future Citroën ë-C3, proposée pour 54 euros mensuels, elle aurait suscité jusqu'ici 7.000 commandes, mais ce chiffre inclut celles qui n'ont pas été faites dans le cadre du leasing social.

Arrivée tardive pour les ë-C3

Les immatriculations des véhicules vont s'échelonner « entre maintenant et le mois de septembre », a expliqué Christophe Musy, l'échéance la plus reculée correspondant aux livraisons de ë-C3, dont la phase de production n'a pas encore commencé. L'impact positif sur les chiffres de ventes du groupe va donc se faire sentir à partir du mois de février.

Malgré des réticences chez certains de ses concessionnaires , Stellantis ne tarit donc pas d'éloges. « Nous pensons qu'il s'agit d'un excellent dispositif, a martelé Christophe Musy. Pour 2024, c'est terminé, mais nous souhaitons une deuxième phase le plus rapidement possible ».

Avant de remettre le couvert, le constructeur va tout de même regarder de près les bons de commande. « Les acheteurs ont-ils correspondu à la cible ? Il faudra un peu de temps pour analyser tout cela », explique Sandrine Bouvier, responsable de la mobilité électrique.

Un retour d'expérience qui devrait servir à l'Etat pour ajuster la saison 2. Dans l'immédiat, les dirigeants évoquent « beaucoup de familles » parmi les clients, la présence d'enfants dans le foyer ayant pour effet de réduire le revenu fiscal par part, qui ne devait pas dépasser 15.400 euros.

Le leasing social n'emballe pas autant la concurrence. Volkswagen a regretté « d'être arrivé plus tard que les (constructeurs) français dans le dispositif », ce qui lui a laissé moins de deux semaines pour en profiter. Du côté de BMW, resté à l'écart, le patron France Vincent Salimon a déploré sur LinkedIn « une déstabilisation du marché ». De fait, il faudra sans doute quelques semaines pour que ce dernier digère la fin de ces offres à prix cassé.

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