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Automobile - Les grandes désillusions. Delahaye VLR : l'échec de la Jeep française - Le Dauphiné Libéré

À la fin des années 40, les séquelles de la deuxième guerre mondiale sont encore présentes en France et dans l’armée française qui a été rééquipée avec du matériel des surplus américains : GMC et Jeep Willys MB3 font partie de l’équipement.

Sentiment national

La plupart du temps à bout de potentiel, les Jeep sont reconditionnées ou reconstruites à partir de plusieurs véhicules par l’ERGM (Entrepôt de réserve générale du matériel automobile).

Malgré une situation peu favorable aux investissements, le sentiment national prend le dessus et l’État-major de l’armée souhaite s’équiper de matériels made in France.

 Delahaye à la manœuvre

L’ambitieux programme de fourniture de véhicules militaires comprend, entre autres, la conception d’un petit 4 × 4 de 1,2 tonne pour remplacer les Jeep américaines.

Sans appel d’offre, le développement est confié à Delahaye, une entreprise française spécialisée dans l’automobile de haut de gamme et les véhicules de pompiers.

Une entreprise mal en point qui voit dans ce contrat important l’opportunité de sortir la tête de l’eau ; 4 000 véhicules, ce n’est pas rien.

Un premier prototype est réalisé en 1948 avec un bloc Renault avant de recevoir un bloc en alliage léger maison de 1995 cm³ et 63 ch.

Un engin techniquement évolué

Le VLR possédait une boîte de quatre vitesses synchronisées avec un réducteur qui permet huit combinaisons de vitesses, un différentiel verrouillable et une suspension à barres de torsions indépendantes.

Il peut atteindre 110 km/h, franchir des rampes de 60 à 70 % et peut passer des gués de 60 centimètres. Sa capacité de transport est de 400 kg ou quatre personnes et pèse 1 460 kg à vide.

En 1950, le VLR est testé par l’armée à Saumur : les commentaires sont élogieux même si l’accès à bord est jugé perfectible.

Des débuts difficiles

Les premières livraisons interviennent en 1951 mais le VLR va accumuler les déboires techniques. Sophistiqué, il nécessite un entretien rigoureux et haut de gamme mais il est confié généralement à des conducteurs inexpérimentés et peu soucieux du respect de la mécanique.

Les pannes les plus récurrentes proviennent du différentiel très fragile que l’armée va faire modifier sur tous les VLR 1951.

Delahaye va prendre en compte les dysfonctionnements et le millésime 1953 bénéficie d'un nouveau système de liaison et commandes du différentiel. C’est malheureusement insuffisant pour fiabiliser le matériel.

Perte de confiance

Devant cette succession de problèmes, l’armée perd confiance dans un matériel pourtant plus évolué que la Jeep. De son côté, Delahaye est conscient qu’il faut refondre le VLR pour l’améliorer.

Malgré des difficultés financières, le bureau d’études va lancer, sur fonds propres, le projet COB. Un projet qui ne sera pas accepté par l’armée qui souhaite des véhicules simples à utiliser.

Bilan, l’État met fin au contrat de fourniture courant 1954 et les commandes futures annulées. Les véhicules en stock dans les usines Delahaye et chez Facel Métalon (qui sous-traite la carrosserie) seront livrés jusqu’en 1956 tandis que Delahaye se déclare en faillite.

 Une pilule très amère

Dès 1954, l’armée décide de remplacer le VLR et se tourne vers une solution plus simple d’utilisation. Dans le même temps, à la suite de la faillite de Delahaye, la firme Hotchkiss va racheter la marque et ses usines et obtient en même temps la licence de fabrication de la Jeep qui va devenir l'Hotchkiss M201.

Véhicule qui sera assemblé dans l’usine Delahaye où sont nées les VLR. Delahaye avait essayé de proposer une version civile pour les pompiers et les usages agricoles (VLR C 12 – pour 12 Volts).

Ce sera aussi un échec. Sur les 9 600 VLR fabriqués, seuls quelques uns survivent dans des musées.

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