Le constructeur chinois BYD nourrit de grandes ambitions. L’an dernier, il accédait au second rang mondial des véhicules électriques, derrière Tesla et son 1,3 million d’unités, alors qu’elle écoule 99 % de sa production sur son marché national. Pour poursuivre son expansion et dopé son bénéfice record l’an dernier (3,8 milliards de dollars, 3 millions de véhicules écoulés), BYD vise le marché européen.
Après avoir lancé en quelques mois, sur le continent, une gamme complète de six modèles électriques, la marque va se diversifier avec une version hybride rechargeable du SUV familial Seal U à la fin du printemps, puis en lançant Denza, une marque premium née d’une coentreprise avec Mercedes, fin 2024. Et il ne lésine pas sur les moyens de communication, en étant le sponsor automobile de l’Euro de football 2024, qui aura lieu en Allemagne.
150 000 véhicules produits en Europe dès 2025
BYD, fondée à Shenzhen en 1995 - un petit port de pêche devenu l’épicentre de la tech chinoise - envisage déjà l’étape suivante. L’implantation commerciale européenne sera suivie d’un développement industriel. Le constructeur dispose déjà d’une usine en Hongrie pour la fabrication de bus électriques. Une deuxième unité de production est en cours de construction dans ce même pays, dédiée aux voitures particulières. « Les premiers modèles sortiront de chaîne à la fin de l’année 2025 », assure Stella Li, vice-présidente de BYD Company Limited, lors d’une interview accordée à Challenges.
« Dans un premier temps, la capacité de production sera de 150 000 unités annuelles. Nous pourrons doubler cette capacité par la suite. Il y a fort à parier que cela ne suffira pas à l’avenir. Alors, nous construirons une deuxième usine européenne. » Le gouvernement italien a déjà fait connaître son intérêt d’attirer le constructeur dans la péninsule.
Cette première ligne de production de 150.000 véhicules par an place BYD au niveau des ventes européennes de Jaguar Land Rover (145.000 exemplaires) mais loin de Nissan (293.000 unités vendues l’an dernier). Comparé au marché 2023, le potentiel de vente de ses voitures européennes représenterait environ 1 % du marché du Vieux Continent (12,8 millions d’acquisitions toutes motorisations).
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L’implantation d’une usine en Europe permettra à BYD d’échapper à certaines restrictions européennes, à l’image du bonus écologique français, refusé aux modèles fabriqués en Chine. « Nous vivons tous sur la même planète, et l’ennemi numéro 1 est le réchauffement climatique. Nous apportons une solution avec nos voitures électriques, qui pourront faire baisser la température d’un degré si nous les fabriquons en nombre suffisant. Il apparaîtrait logique que l’Europe nous accueille ! » ajoute Stella Li.
BYD veut construire des voitures au goût des Européens
BYD compte encore énormément sur ses modèles hybrides rechargeables, tant au niveau des ventes (60 % de ses immatriculations au niveau mondial), que pour appuyer son développement en Europe. Mais l’arrivée de modèles électriques plus abordables devrait booster les ventes. Stella Li nous a ainsi confirmé la commercialisation en Europe en 2025 de la citadine Seagull, déjà vendue en Chine et en Amérique latine.
De la taille d’une Dacia Spring, elle propose deux batteries de 30 kWh et 39 kWh. « Ne vous fiez pas à son tarif en Chine (environ 10 000 €, NDLR). La version européenne sera spécifique ». Des modifications sont notamment nécessaires au niveau de la structure, pour répondre aux normes de crash-test et assurer une note élevée aux tests EuroNCAP. Le tarif devrait se placer sous la barre des 20 000 €, comme en Amérique latine.
Pour l’instant, les modèles BYD sont identiques dans toutes les régions du monde. « A l’avenir, nous proposerons des modèles spécifiques, pour répondre aux goûts européens », révèle Stella Li. « Nous implanterons un centre de recherche et développement, dans une région assez proche de l’usine, assorti d’un satellite dans une autre région d’Europe. Nous prévoyons également un centre de design ».
BYD dispose déjà d’un centre de design en Californie. Pour l’instant, les localisations et dates d’ouverture de ces unités européennes ne sont pas encore fixées. « Nous sommes au tout début de ce projet, sans agenda précis à l’heure actuelle. »
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Cette stratégie de BYD ne fait que suivre celle qui a déjà réussi à Toyota et au groupe Hyundai-Kia. Elle s’accompagnera par le recrutement d’ingénieurs et de designers locaux. « Notre directeur du design Wolfgang Egger est allemand (c’est un ancien d’Alfa Romeo et Audi, ndlr), il insuffle déjà un design international à nos produits ».
Avec son studio européen, BYD proposera des produits répondant parfaitement à la clientèle du Vieux Continent, comme le fait SAIC avec le MG4, ou Geely, avec le rachat de nombreuses marques comme Volvo, Lotus ou encore Smart.
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