
Rien n’y fait. Les relations entre Carlos Tavares et le gouvernement italien restent orageuses. Cette fois, la polémique rebondit sur le nom donné à la dernière Alfa Romeo, la Milano, présentée mercredi 10 avril à l’Automobile club de la capitale lombarde. L’objet de la nouvelle discorde tient dans le fait que cette voiture est assemblée en Pologne. Or dès le lendemain, le ministre des Entreprises et du made in Italy Adolfo Urso s’empresse de rappeler une loi italienne de 2003 qui empêche de donner un nom évoquant le pays à un produit fabriqué en dehors. « Une voiture appelée Milano ne peut pas être fabriquée en Pologne, c’est interdit par la loi italienne », assène le ministre depuis Turin, au cœur même de l’ancien groupe Fiat Chrysler qui a fusionné début 2021 avec PSA pour former Stellantis.
Cette loi avait été concoctée pour protéger les produits alimentaires transalpins comme le parmesan de leurs succédanés produits aux Etats-Unis… Résultat : Carlos Tavares, directeur général de Stellantis a été contraint de rebaptiser la Milano… Junior !
Une ambiance de plus en plus lourde
L’ambiance est plombée. Il faut dire que le gouvernement de Giorgia Meloni entretient la controverse depuis l’été 2023 avec Stellantis. Et en a remis une couche ces derniers jours. « L’Italie est le seul pays européen à ne compter qu’un seul constructeur automobile, contrairement à d’autres pays comme l’Allemagne, la Pologne, la Slovaquie et aussi la France, déplorait jeudi dernier le ministre des Entreprises. Cette anomalie italienne doit être réparée. » Y voyant un appel un appel du pied à peine voilé à l’arrivée d’un concurrent notamment chinois, le directeur général de Stellantis a aussitôt répliqué : « Si quelqu’un veut amener des concurrents chinois en Italie, il sera responsable des décisions impopulaires qui devraient être prises le cas échéant ! »
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Rome négocie notamment avec le numéro un de l’auto électrique chinoise BYD pour l’amener à investir en Italie. Or « l’introduction d’un nouveau concurrent en Italie, très agressif sur les prix comme peuvent l’être les constructeurs chinois, viserait directement le numéro un du marché, c’est-à-dire nous », a encore averti Carlos Tavares. Le dirigeant brandit la « menace » d’une augmentation de la productivité pour réduire les coûts, avec des conséquences évidentes sur l’emploi. L’arrivée d’un autre constructeur national risquerait aussi de faire baisser les parts de marché de Stellantis et « nous pourrions avoir besoin de moins d’usines ».
La promesse du million d’unités
Alors qu’il inaugurait la semaine dernière une nouvelle chaîne de production de boîtes de vitesses électrifiées à double embrayage (eDCT) pour véhicules hybrides et rechargeables à Mirafiori (Turin), le dirigeant a par ailleurs vertement démenti les « fausses informations » du gouvernement italien, sans le nommer, « selon lesquelles Stellantis veut quitter l’Italie ». « Nous investissons massivement en Italie », a au contraire affirmé Carlos Tavares. Le nouveau projet « Mirafiori Automotive Park 2030 » prévoit en effet un investissement de plus de 240 millions d’euros pour une transformation complète du site. Et 100 millions d’euros supplémentaires sont destinés à une nouvelle technologie de batteries plus abordables pour la Fiat 500 e produite sur place.
Jean-Philippe Imparato, directeur d’Alfa Romeo, a par ailleurs confirmé début avril que les deux futures Alfa Romeo de catégorie supérieure, Giulia et Stelvio, seraient bien fabriquées en Italie, à Cassino (centre). La fabrication de l’ancienne petite Fiat Panda d’entrée de gamme sera, elle, poursuivie à Pomigliano d’Arco (Naples) jusqu’en 2030, « si les conditions sont réunies », souligne Carlos Tavares. Il n’empêche. Plusieurs nouveaux véhicules ont d’ores et déjà été alloués à d’autres usines Stellantis hors du pays. La future citadine que Fiat doit présenter en juillet prochain sera en effet fabriquée à Kragujevac… en Serbie. Quant à la prochaine mini Lancia Ypsilon, elle sera assemblée à Saragosse, en Espagne. Stellantis a augmenté sa production en Italie l’an dernier de 9,6 % à… seulement 752 000 véhicules. Il a toutefois promis de la porter à un million d’unités en 2030.
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