Il s’était dit au CES de Las Vegas, il y a quelques années, que l’arrivée des constructeurs automobiles sur les stands marquait un tournant pour ce salon américain des nouvelles technologies. Symbole de la consommation, la voiture embarque désormais tellement d'électronique qu'elle est devenue, aussi, une vitrine du savoir-faire technologique mondial. Cette année, VivaTech a vécu ce même déclic.
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Une dizaine de constructeurs automobiles ont décidé de jouer le jeu des nouvelles technologies, Porte de Versailles à Paris, pour VivaTech, le grand rendez-vous français de la tech. À l’extérieur du salon, le cube Audi intrigue, puis dès l’entrée, Toyota propose sa vision d’une ville nouvelle, Tesla rutile tout à côté quand Peugeot brille de mille feux un peu plus loin dans les stands. L’événement tech pourrait presque faire de l’ombre au Mondial de l’automobile, sourit le magazine Auto Moto.
En tous les cas, un nouveau public enthousiaste est venu voir les voitures du futur. « Je pense qu’on est en train de vivre, à VivaTech, ce que le CES de Las Vegas a vécu il y a quelques années, raconte Jérôme Micheron, directeur produit Peugeot. Ici ce sont des gens qui aiment la tech, c’est complètement nouveau, impressionnant, ça vibre. Les gens sont positifs, c’est dynamique et différent des salons automobiles. »
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Un volant rectangulaire, en forme de console de jeu
Un public joueur et curieux, surtout. Ils sont nombreux à vouloir pénétrer dans l’habitacle d’une Tesla, en particulier pour découvrir en avant-première européenne le tout dernier Cybertruck de la marque. Ce pick-up électrique en acier inoxydable de près de trois tonnes se pilote avec un volant steer by wire – la traditionnelle colonne de direction est remplacée par un système électrique.
Même révolution technique pour la direction chez Peugeot, avec un petit plus futuriste : le volant devient rectangulaire, en forme de console de jeu. Dénommé Hypersquare, ce nouveau format sera disponible dès 2026 sur les modèles de série et promet de changer les conduites.
La firme Tesla a paradoxalement toujours évité le CES américain, mais semble faire une exception française. Elon Musk s’est même fendu en visioconférence d’un question-réponse avec le public de VivaTech.
Le secteur automobile est toujours plus dépendant des nouvelles technologies. Cela avait été déjà flagrant au CES en 2017 avec les démonstrations des caméras embarquées de Nvidia, entreprise peu connue à l’époque et devenue leader mondial du calcul informatique et fer de lance de l’IA. Mais depuis, de plus en plus d'acteurs sont entrés dans la danse, particulièrement dans le secteur de la voiture électrique, véritable futur de la mobilité grand public.
C'est le cas des entreprises chinoises, ce qui n'est pas sans créer des tensions, notamment en Europe, continent qui a voté le bannissement des véhicules thermiques à l'horizon 2035. Une récente enquête européenne sur les subventions du gouvernement chinois à ses constructeurs de voitures électriques pourrait entraîner des sanctions et freiner les prochaines exportations. Qu'à cela ne tienne, à VivaTech, le chinois Xpeng a annoncé son arrivée en France, avec un modèle concurrent de celui de la firme Tesla.
« Le marché progresse, c’est inéluctable, les clients savent qu’ils vont basculer à l’électrique », assure-t-on sur un stand. Ainsi, les ventes dans l'UE de véhicules électriques, qu'il s'agisse de modèles entièrement électriques, hybrides rechargeables ou entièrement hybrides, représentent 47,8% de l'ensemble des nouvelles immatriculations de voitures particulières en avril, contre 44,1% enregistrés il y a un an.
Un marché particulièrement lié aux aides gouvernementales, mais « c’est aussi la question de l’autonomie du véhicule qui rentre en compte chez les consommateurs ». « Est-ce que je peux charger ma voiture facilement ? Est-ce que c’est disponible ? » C’est toute une infrastructure, un véritable écosystème autour des véhicules électriques qui est en train de se bâtir. Et qui prend une place grandissante dans les salons tech autour du monde.
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