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Rétrofit électrique : après les moteurs, les intérieurs se modernisent - Challenges

Ils sont tout au plus une centaine d’automobilistes, en France, à jouir du privilège de rouler en Citroën 2 CV, en Renault 4 ou 5 converties à la traction électrique. Ces pionniers ont été séduits par l’idée de se glisser au volant de l’un de ces grands classiques de l’automobile, sans avoir à subir les désagréments qu’induit une vieille mécanique capricieuse et trépidante.

Le rétrofit électrique (puisque telle est l’expression consacrée pour désigner ce type de conversion) est la promesse de « rouler en voiture ancienne, sans risquer la panne », résume Stéphane Wimez, directeur général de R-Fit. Cette entreprise basée sur la côte méditerranéenne a beau n’avoir transformé qu’une quarantaine de voitures en 2023, elle est de loin la plus active, au sein de cette filière naissante.

Le rétrofit aspire à monter en cadence

Car les transformateurs se heurtent aux dures réalités économiques. Le coût de l’homologation d’un kit de conversion (valable pour un seul modèle d’auto) grève irrémédiablement son prix de revient. Comptez 15 900 euros TTC pour électrifier une Renault 5 des années 1980 chez R-Fit, hors éventuel coût de remise en état de la carrosserie et des trains roulants. C’est beaucoup, pour une autonomie qui ne dépasse pas les 80 kilomètres (sur cycle WLTP).

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Les responsables de R-Fit ont bien conscience de ce handicap. « Nos 2 CV, nos R4 et nos R5 transformées suscitent partout un grand intérêt. Mais l’enthousiasme s’amenuise dès l’instant où le prix est évoqué », admet Stéphane Wimez qui mise beaucoup sur l’effet d’échelle pour tirer les prix vers le bas.

Sous l’allure rétro, il faut de la techno

Encore faut-il réussir à vendre davantage de kits de conversion. Pour ce faire, R-Fit entend gommer leurs défauts. « Nos clients sont nombreux à conduire tous les jours, ou presque, leur voiture transformée. Malgré la modestie des distances et de la durée du trajet, ils regrettent de ne pouvoir connecter leur smartphone pour profiter de ses fonctionnalités. En somme, ils aimeraient retrouver dans leur 2 CV ou dans leur R4 la même connectivité qu’à bord de leur voiture moderne », résume Stéphane Wimez.

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Le bureau d’études de R-Fit a donc été mis à contribution, pour imaginer comment remplacer le combiné d’instruments à aiguilles par un écran à cristaux liquides. Dans le vaste catalogue des équipementiers, ils ont sélectionné des dalles TFT conformes aux exigences de l’industrie automobile. « Ce sont des composants qui résistent aux fortes variations de température, aux vibrations et à la poussière. Ils trouvent place dans l’ouverture d’origine de la planche de bord, afin de préserver l’aspect d’origine. »

Les essais de validation sont toujours en cours, chez R-Fit, mais l’idée est de proposer à l’automobiliste « trois configurations d’affichage », avec des compteurs qui imitent les graphismes d’époque, combinés ou non aux données du smartphone (connexion via Android Auto et Car Play).

Un démonstrateur R-Fit exposé à VivaTech Paris

L’entreprise R-Fit brouille quelque peu les pistes en donnant à voir une planche de bord de Citroën Mehari (célèbre variante tous-chemins de la 2 CV) métamorphosée par la greffe, non pas d’un seul petit écran, mais de trois — dont deux gigantesques. Ce « démonstrateur » conçu par la maison-mère de R-Fit (Mehari Club Cassis) en association avec deux entreprises voisines sera le clou du stand tenu par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur au Salon VivaTech de Paris, du 22 au 25 mai 2024.

Ces trois écrans sont trop coûteux pour arriver un jour sur une Citroën rétrofitée par R-Fit. Il faudra se contenter de plus petit.

Ces trois écrans sont trop coûteux pour arriver un jour sur une Citroën rétrofitée par R-Fit. Il faudra se contenter de plus petit. Crédit: Mehari Club Cassis

Oubliez donc cet écran qui court sur toute la largeur de la planche de bord, et dont la superficie dépasse ce qu’on trouve à bord d’une Renault Megane E-Tech tout ce qu’il y a de plus moderne. De la même manière, les 2 CV, R4 et R5 rétrofitées par R-Fit n’auront pas droit à la tablette tactile verticale qui trône au centre de ce démonstrateur HALF (pour « Helpful-Affordable-Local-Fun »), imaginé et fabriqué par L2concept à Antibes.

« Tout cela, c’est pour le spectacle », avoue Stéphane Wimez. Il s’agit d’une démonstration du savoir-faire de Incari Studio, la plateforme de développement logiciel d’interface Homme-machine d’Incari Labs. Cette entreprise allemande s’est installée près de la technopole de Sophia Antipolis. « Grâce à Incari Inna, les interfaces peuvent être développées rapidement par l’intelligence virtuelle, avant d’être retouchées par les designers », précise l’entreprise. L’idée est de pouvoir adapter un seul et même écran à plusieurs véhicules différents, à moindre coût.

Le résultat sera bientôt proposé sur les 2 CV, R4 et R5 transformées par R-Fit. A un tarif qui n’a pas encore été arrêté.

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