Quelques fumerolles s’échappent çà et là des décombres. Deux sapeurs-pompiers veillent au grain, lance sur l’épaule. Tout autour, ce lundi en fin de matinée, voilà ce qu’il reste de cette fourrière : des dizaines de voitures carbonisées sous le soleil, le toit de l’entrepôt effondré… et une entreprise réduite en cendres.
Dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 mai, un gigantesque incendie s’est déclaré au sein des locaux de la société AMP Dépannages, à Marcoussis (Essonne). « Nous avons été appelés peu avant 4 heures du matin », fait savoir la cheffe des opérations de secours, côté pompiers. À l’arrivée des secouristes, le feu avait pris du terrain, se propageant rapidement, une après une, aux voitures garées en rang d’oignons.
Au plus fort de l’incendie, pas moins de 70 sapeurs-pompiers et 7 lances étaient mobilisés. « Le plus gros feu de l’année », entendait-on parmi les équipes.
Vers 9h30, le sinistre était maîtrisé. Restaient ces foyers dits « résiduels » à certains endroits, susceptibles de faire repartir l’incendie de plus belle. Les actions de secours devaient durer une bonne partie de la journée, comprenant la sécurisation, par RTE, de la ligne à haute tension à proximité. Les équipes du département ont coupé l’accès à la route qui longe le site.
La gendarmerie enquête
La violence du feu, sa propagation, l’horaire… Les circonstances des faits laissent apparaître la piste d’un incendie volontaire. Sollicité, le procureur de la République d’Évry-Courcouronnes, Grégoire Dulin, confirme l’ouverture d’une enquête pour « destruction volontaire par incendie » suite à des « faits a priori d’origine criminelle ». Les investigations sont confiées à la brigade de recherches (BR) de la gendarmerie d’Évry.
Un autre élément ne laisse que peu de place au doute : selon nos informations, le coffre-fort de l’entreprise aurait été dérobé.
À l’entrée du site, les mines sont graves chez les employés et le gérant. Aucun ne veut s’exprimer « pour le moment ». AMP Dépannages est installé le long de la route de Montlhéry, qui coupe à travers champs, depuis quelques années. Le remorquage des véhicules en panne ou accidenté, de jour comme de nuit, rythme la vie de la société.
Sauf que ce 20 mai sonne la fin (temporaire) de l’activité. L’incendie a ravagé les 1 000 m2 de l’entrepôt, où se trouvaient aussi l’accueil et les bureaux, ainsi qu’une écrasante majorité des véhicules stockés à l’extérieur. L’un des camions de remorquage est également parti en fumée. L’entreprise compte une dizaine d’employés. Une inévitable période de chômage technique s’annonce pour au moins une partie d’entre eux.
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