Se rendre au siège historique de Lotus se mérite. Située à Hethel, l’usine de Lotus, hérigée par Colin Chapman, est loin de tout. Même l’aéroport de Northfolk impose de traverser la campagne entourant l’usine, charmante au demeurant.
Mais la visite vaut le détour. En arrivant chez Lotus, on découvre ce lieu mythique du sport automobile et de la voiture de sport.
Colin Chapman omniprésent
La première chose qui frappe, c’est la présence de l’esprit de Colin Chapman, partout dans ce lieu. Coincée entre le bâtiment de l’usine historique et le nouveau siège à l’apparence ultra moderne, la route qui traverse le site vient d’ailleurs d’être baptisée “Hazel Chapman way” en hommage à la femme de Colin, décédée en décembre 2021.
Mais au milieu de ce lieu silencieux entouré d’arbres fraîchement plantés, c’est bien le bruit des moteurs qui nous attire vers le circuit de la marque, situé dans la cour de l’usine. Ici sont testées les voitures qui sortent de l’usine, de même que les modèles de compétition ou les futures sportives de la marque.
Une production qui explose
Ce qui frappe les habitués des lieux se tient sur les parkings environnants. Si il y a encore deux ans Lotus fabriquait à peine 500 voitures dans l’année, aujourd’hui les Lotus Emira débordent de partout autour du batiment principal.
En 2003, ce sont ainsi 2200 Emira qui sont sorties de la chaîne de montage. Des chiffres rendus possibles par l’apport de l’actionnaire chinois Geely.
Une usine entièrement revue
Le Chapman production center a en effet été entièrement revu. Notre visite débute par un immense bâtiment, encore vide il y a quelques mois et désormais rempli d’Emira flambants neuves.
Tout débute par la découverte du châssis, extrêmement léger de l’Emira. Une Lotus se doit d’être légère, sachez que le châssis nu fait 120 kilos. Ici tout est neuf, bien rangé et propre mais on continue de travailler à l’ancienne. Très peu de tâches robotisées, ici on préfère l’expertise humaine.
Des moteurs japonais et allemands
Les faisceaux électriques, le réservoir et la plupart des périphériques de la voiture sont installés à la main. Dans le second bâtiment, nous découvrons les pièces de carrosseries alignées, qui attendent de devenir de vraies voitures.
Le rayon moteurs est très intéressant. Ici les moteurs viennent de chez Toyota pour le V6 et Mercedes-Benz pour le quatre cylindres. Des moteurs que Lotus a interdiction de modifier pour en garantir la fiabilité.
Une famille qui grandit
“Le premier gros investissement ici a été l’atelier peinture tout neuf” précise le directeur de l’usine. Preuve du changement ici, tout est vérifié dans le moindre détail, dans un atelier à la propreté clinique. Comble de la modernité, un chariot autonome vient récupérer la voiture fraîchement assemblée pour l’emmener sur son lieu d’inspection finale.
Au premier trimestre 2024, 1147 voitures de sport sont sorties de la chaîne de montage anglaise, après une rénovation des lieux à 100 millions de livres sterling. Nous sommes loin des 100 000 voitures visées en 2028, mais Lotus a un plan.
Le SUV électrique
La carte maîtresse de la stratégie Lotus est le Lotus Eletre, premier SUV Lotus électrique. Un pari sur un segment particulièrement encombré du SUV électrique, avec un modèle très éloigné de l’ADN de la marque qui consiste essentiellement à vendre des petites sportives très légères.
Avec des moteurs de plus de 600 ch, une charge ultra rapide, (seulement 20 minutes pour 400 km) et une autonomie de 600 km, cet Eletre a ses atouts.
Une usine en Chine
Pour parvenir à ses fins, Lotus a terminé la construction d’une toute nouvelle usine de voitures électriques, en Chine, dans la ville de Wuhan. L’infrastructure de production a coûté 1,2 milliard d’euros au groupe Geely. Une usine capable de produire 150 000 véhicules par an à commencer par les Eletre et Emeya.
Une chose est certaine, l’avenir de Lotus passera par le succès de ces voitures électriques construites à l’autre bout du monde. La condition pour qu’on continue, ici en Angleterre, à construire des sportives à la main.
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