Malgré un contexte médiatique et politique difficile pour l'industrie automobile allemande, le Salon de Francfort s'ouvre cette semaine sur une démonstration de force des constructeurs d'outre-Rhin.
Jamais la grand-messe automobile allemande, qui se tient du 12 au 24 septembre, n'a dû affronter un climat aussi troublé. Depuis la révélation du scandale sur les moteurs Diesel truqués, le consensus national entourant l'industrie automobile, exportatrice et pourvoyeuse de juteux bénéfices, est rompu. Pendant l'été, des articles de presse accusant les grands groupes d'avoir constitué un cartel ont encore attisé la polémique. Comme si cela ne suffisait pas, de nombreux constructeurs étrangers ont fait l'impasse sur la 67e édition d'un rendez-vous autrefois immanquable.
Nissan, Infiniti, Peugeot, Volvo et le groupe Fiat Chrysler se sont fait porter pâles. Et pourtant, Mercedes-Benz, BMW et le groupe Volkswagen affichent plus que jamais une santé insolente et des profits confortables. N'en déplaise à leurs détracteurs, il n'est donc pas question pour eux de faire acte de contrition dans ce qui, plus que jamais, constitue "leur" salon.
Le Maybach 6, sculptural cabriolet long de 5,70m digne d'un Tex Avery.
Daimler AG
Dans la traditionnelle cathédrale de métal et de verre qui lui est entièrement consacrée, Mercedes-Benz assène deux créations flamboyantes. Orné d'un interminable capot et de roues monumentales, le sculptural cabriolet Maybach 6 ne déparerait pas dans une oeuvre de Tex Avery. Long de 5,70 mètres pour seulement deux places, il pourrait même faire crier au loup s'il n'était électrique.
Ses quatre moteurs placés dans les roues développent tout de même la bagatelle de 750 chevaux! Rien d'écologique dans le deuxième véhicule de rêve de l'Etoile. Baptisé AMG Project One, il s'agit d'une "hypercar" dotée d'un V10 de... 1000 chevaux, étroitement dérivé de la formule 1. Cette extravagante sportive sera bel et bien produite à 300 exemplaires, réservés pour la plupart à des milliardaires du Nouveau Monde déjà prêts à dégainer leur chéquier.
BMW Z4, roadster sportif.
SDP
Sur les 10000m carrés de son stand, BMW n'est pas en reste. Aux côtés de la berline survitaminée M5 de 600 chevaux trône un concept de roadster sportif, le Z4, et la nouvelle génération de X3, le SUV compact luxueux le plus vendu de sa catégorie.
BMW M5, berline survitaminée.
SDP
Pour l'alibi vert, il faut se rendre chez sa filiale Mini, qui expose un concept électrique annonçant une nouvelle version prévue pour 2019. Chez Audi, enfin, le luxe est également une valeur sûre: la principale vedette du stand est la limousine A8, qui met en oeuvre un niveau supplémentaire de conduite autonome et se lance à corps perdu dans la surenchère d'équipements.
Ferrari Portofino, voluptueux cabriolet.
SDP
Dans cette débauche de performance et de luxe, les constructeurs étrangers n'ont guère la voix au chapitre, sauf, bien sûr, la marque la plus adulée de la planète. Ferrari, qui célèbre ses 70 ans, dévoile un voluptueux cabriolet au nom évocateur: Portofino, du nom du port le plus huppé de la côte ligure.
Kia Stonic, Crossover coréen.
SDP
Le commun des mortels n'est cependant pas tout à fait ignoré à Francfort. Le segment le plus représenté est celui des crossovers, qui est en passe de frôler le surpeuplement tant le nombre de concurrents est nombreux.
Seat Arona, crossover allemand.
SDP
On n'en compte pas moins de dix nouveaux au salon, dont trois proposés par des marques du groupe Volkswagen : le T-Roc, le Skoda Karoq et le Seat Arona, qui font face à deux coréens aux dents lon gues : le Kia Stonic et le Hyundai Kona.
Opel Grandland X, SUV Compact.
SDP
Dans cet univers germano-centré, les Français trouvent tout de même leur place. Si PSA apparaît discret, c'est qu'il possède désormais son propre cheval de Troie : la marque Opel, qu'il vient de racheter et qui lance le Grandland X, un SUV compact étroitement dérivé du Peugeot 3008. Le groupe Renault dévoile quant à lui la deuxième génération de Dacia Duster. Très proche de son prédécesseur, celui qui fut en son temps le modèle le plus vendu du groupe français adopte paradoxalement la stratégie qui a si bien réussi à Volkswagen : le changement dans la continuité.
Si les nouveautés ne manquent pas à Francfort, on reste sur sa faim en ce qui concerne les motorisations alternatives. Dévoilée le 6 septembre, la nouvelle génération de Nissan Leaf, la voiture électrique la plus vendue du monde, n'a pas fait le déplacement en Allemagne. Et si les concepts électriques sont nombreux, les réalisations concrètes sont beaucoup plus rares. Il ne suffit pas d'un scandale pour révolutionner le marché automobile!
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