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Automobile : le salon de Francfort plombé par le dieselgate

Le salon de Francfort ouvre ses portes au public jeudi 14 septembre, alors que PSA est accusé à son tour d’avoir truqué ses moteurs.

Décidément, le Salon automobile de Francfort, qui alterne une année sur deux avec celui de Paris, joue de malchance. Le scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen avait éclaté il y a deux ans au beau milieu de son édition précédente. Cette année, il ouvrira ses portes en Allemagne jeudi alors que PSA vient à son tour d’être accusé de fraude.
 

Selon les informations du journal Le Monde du 8 septembre, le constructeur français, qui regroupe les marques Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall, est en effet soupçonné par la Répression des fraudes (DGCCRF) d’avoir appliqué une «stratégie frauduleuse» pour minimiser les émissions de deux millions de ses véhicules diesel Euro 5 lors des tests d’homologation. Des accusations que le constructeurs dément formellement. Mais qui renforcent le climat de suspicion qui plane sur l’ensemble des constructeurs.
 

Résultat, à Francfort, rarement un salon de l’automobile n’aura été l’objet d’autant d’enjeux, aussi bien économiques que politiques. Au point d’embarrasser le gouvernement d’Angela Merkel, qui brigue un nouveau mandat de chancelière, douze ans après son arrivée au pouvoir.

Les équipementiers ne sont pas épargnés

De leur côté, tous les constructeurs ont dû revoir leur stratégie pour les prochaines années. «Nous avons tous le dieselgate en tête en venant à Francfort, confie l’un d’eux. Le marché a été bouleversé en profondeur.» Un autre se plaint d’une perte de confiance des clients : «On nous fait un procès d’intention, remarque-t-il. Maintenant, il nous faut redoubler d’efforts pour convaincre.»


D’autant que d’autres rebondissements sont à craindre. En France, l’affaire du «dieselgate» est toujours en cours d’instruction chez les juges parisiens du pôle santé publique. Volkswagen, qui a déjà payé plus de 23 milliards de dollars d’amendes et devra rappeler au total 11 millions de véhicules (dont 8,5 millions en Europe), a été placé sous statut de témoin assisté. Mais c’est surtout vers Renault maintenant que tous les regards vont se tourner. La marque au losange fait comme PSA (et Fiat) l’objet d’une information judiciaire (ouverte le 12 janvier pour Renault, le 7 avril pour PSA).


Les équipementiers ne sont pas épargnés. Bosch a accepté en février dernier de verser plus de 300 millions de dollars de dédommagement aux Etats-Unis, sans admettre pour autant sa culpabilité. Daimler est également soupçonné d’avoir installé lui aussi un logiciel fraudeur. Il rappelle actuellement la quasi-totalité de ses Mercedes Euro 5 et 6 circulant en Europe. Soit trois millions de voitures. Porsche a de son côté contacté 22 000 propriétaires de Cayenne. Audi craint d’être éclaboussé à son tour. L’un de ses anciens ingénieurs, Giovanni Pamio, un italien spécialiste du diesel, a été accusé de fraude il y a deux mois, et placé en détention préventive à Munich. Depuis, Audi cherche à tout prix à le convaincre, par avocats interposés, de ne pas parler aux juges lors d’une nouvelle audition le 26 septembre prochain.

Chute des ventes pour les véhicules diesel

Reste BMW et le compte sera bon. Le 21 juillet dernier, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel révélait que ces ténors allemands du secteur - VW, BMW, Audi, Porsche et Daimler - avaient formé dans les années 1990 une sorte de cartel, et ce non seulement faire pression sur les sous-traitants, mais aussi pour élaborer des stratégies afin de contrer des normes d’émissions polluantes de plus en plus drastiques.


Craignant un désastre, Berlin a organisé une réunion de crise le 2 août dernier avec les principaux protagonistes. Objectif : étudier des mesures qui permettraient de réduire rapidement les gaz polluants. Et éviter ainsi à terme une interdiction du diesel dans les principales villes, qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’emploi. La Fédération allemande de l’automobile évalue en effet à 159 000 le nombre d’emplois directs liés aux seuls moteurs diesel.


De fait, les ventes de véhicules diesel ont désormais entamé une chute qui semble inexorable. En France, entre janvier et juin, le carburant n’a représenté que 47,92 % des nouvelles immatriculations, contre 47,37 % pour l’essence, selon les chiffres du CCFA (Comité des constructeurs français d’automobiles). A titre de comparaison, en 2012, cette même part du diesel dépassait les 72 %. Francfort surfe lui aussi sur la tendance en proposant pour cette nouvelle édition toujours plus de modèles hybrides, hybrides rechargeables et 100% électriques.

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