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Automobile : l'embellie du marché profite peu à l'emploi

Les deux courbes ne sont pas vraiment corrélées : la bonne santé du marché automobile en France ne se répercute pas sur l'emploi dans les usines de Renault et PSA - du moins pas dans les mêmes proportions. Et ce, même si « les usines tournent à plein régime », relève Anh Quan Nguyen, délégué CFE-CGC chez PSA.

Les deux constructeurs ne sont pas tout à fait dans la même situation. Ayant frôlé la faillite en 2012, PSA est encore en phase de réduction de coûts, et s'est fixé pour objectif de porter sa masse salariale à 10 % du chiffre d'affaires (contre environ 15 % en 2014). Après avoir fermé l'usine d'Aulnay en 2012, le groupe propose depuis, tous les ans, des plans de départs volontaires : entre 2012 et 2016, les effectifs ont fondu de 76.000 à 55.000 salariés, soit 21.000 de moins. Et

2017 n'a pas échappé à la règle : congés « seniors », mobilités externes (avec possibilité de retour chez PSA), ou congés longue durée ont entraîné de nouvelles suppressions de postes l'an dernier, estimées à « au moins 2.500 » par Jean-Pierre Mercier, délégué CGT. « Du coup, la surcharge de travail a explosé », note le syndicaliste. Le groupe compense notamment par le recours aux intérimaires.

Production délocalisée

PSA a pourtant recommencé à embaucher. Dans le cadre de  l'accord d'entreprise signé en juillet 2016 , qui remplaçait celui de 2013, le constructeur s'est engagé à recruter 1.000 salariés en CDI sur trois ans dans les nouveaux métiers en France et à intégrer 2.000 jeunes. « On est parti pour tenir l'objectif », estime Anh Nguyen. Ces recrutements sont toutefois loin de compenser les départs. PSA n'en continue pas moins d'investir dans l'Hexagone, où il assemble le tiers de ses véhicules : au moins 800 millions d'euros sont engagés dans les usines de Sochaux (Doubs), Mulhouse (Haut-Rhin), Poissy (Yvelines) et Rennes (Ille-et-Vilaine).

Chez Renault,  qui a restructuré plus tôt son outil de production en France , la bonne tenue des ventes a eu pour effet d'accélérer les embauches en France - au point que le solde net devrait être à nouveau positif en 2017. En 2016, l'effectif dans l'Hexagone avait augmenté pour la première fois depuis longtemps, de 661 personnes, à 46.240 salariés en fin d'année - loin toutefois des 68.000 enregistrés dix ans plus tôt.

Réduire le nombre d'intérimaires

Dans le cadre du  plan de compétitivité signé début 2017 , le constructeur s'est engagé à recruter 3.600 personnes en CDI en trois ans, dont 1.800 l'an dernier - 500 millions d'euros d'investissements sur trois ans à

la clé, promis dans l'outil industriel français. « En réalité, il y a eu 200 à 300 embauches de plus que prévu, par anticipation », indique Bruno Aziere, délégué CFE-CGC de Renault. « Comme nous estimons le nombre de départs compris entre 1.100 et 1.300, le solde devrait être positif ». Renault s'est aussi engagé à réduire le nombre d'intérimaires de moitié, par rapport aux 8.500 à 9.000 estimés fin 2016. « Je pense que la tendance est bonne », poursuit le syndicaliste. Les chiffres définitifs seront connus dans les prochaines semaines.

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