
L’industrie automobile européenne va devoir s’adapter rapidement à de nouvelles règles sur l’environnement. Car des normes beaucoup plus sévères vont bientôt entrer en vigueur. La moyenne des émissions d’une gamme de véhicules, toutes les voitures Renault par exemple, ne devra pas excéder 95 grammes de CO2 par kilomètre en 2021, avec une mise en place progressive qui commence dès l’année prochaine.
Un constructeur qui dépasserait ce seuil s’exposerait à des amendes considérables : 95 euros pour chaque gramme de CO2 excédentaire, multiplié par le nombre de voitures vendues. À ce prix, cela représente 30 milliards d’euros d’amende annuelle potentielle pour les fabricants automobiles européens.
Aujourd’hui, BMW et Mercedes sont à 130, c’est-à-dire bien au-dessus du seuil de 95 requis en 2021, Volkswagen est à peu près aussi mauvais, alors que PSA et Renault sont à 110, parce qu’ils vendent moins de grosses voitures. Mais ils restent nettement au-dessus.
Les ventes de véhicules à essence augmentent les seuils d'émission
Les résultats ont considérablement été dégradés par la chute des ventes de diesel, qui pollue moins que l'essence. En Europe, le diesel ne compte plus que pour 37% des achats, alors que c’était plus de 50% avant le scandale Volkswagen, lorsqu’on a appris que bon nombre de constructeurs, en particulier l’allemand, truquaient leurs véhicules de façon à embellir ses résultats en matière d'émission.
Le diesel émet 20% de CO2 en moins que les moteurs à essence. L’augmentation des ventes de véhicules essence a donc augmenté la pollution carbone, et détérioré la performance moyenne.
Contraints d'investir dans l'électrique et le thermique
Tous les constructeurs se sont lancés dans la production massive de véhicules électriques, pour faire baisser leur chiffre d’émission moyenne. C’est pour cette raison que ces modèles vont sortir par dizaines dans les dix-huit mois qui viennent.
Côté véhicules thermiques, la conséquence paradoxale de ces normes, pourrait être la disparition ou la raréfaction des petites voitures, pour lesquelles les dispositifs anti-pollution seront proportionnellement trop coûteux. Toyota fait figure d'exception, échappant quelque peu à ces contraintes. Le constructeur a développé depuis longtemps une offre avec des moteurs hybrides, mi-électriques, mi-thermiques.
Mais pour les autres, les efforts vont être importants : il y aurait encore une quinzaine de milliards d’euros d’investissement à prévoir pour le secteur. Selon Evercore ISI, cité par le Financial times, cet effort pourrait coûter à Renault et Peugeot-Citroën environ 40% de leurs profits.
L’effort serait plus modeste pour les Allemands, qui ont de meilleures marges grâce à leurs bonnes ventes dans le haut de gamme du secteur. Mais ces nouvelles contraintes interviennent au mauvais moment.
Les normes vont se durcir en 2030
La difficulté principale reste la conjoncture. Sur le plus grand marché du monde, la Chine, les ventes sont en négatif pour la première fois depuis 30 ans, alors que l’empire du milieu a représenté jusqu’à un quart des des profits des constructeurs qui y sont actifs.
Aux États-Unis aussi les années dorées sont révolues, et les menaces de guerre commerciale et de taxes appliquées par l’administration US sur les véhicules européens obscurcissent les perspectives. Tout cela, alors que les marges sur les véhicules électriques seront plus faibles que celles des voitures conventionnelles. Et que les normes européennes vont encore se durcir en 2030, lorsque les seuils admis seront une nouvelle fois abaissés.
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