
Le salon de l’automobile du premier marché de la voiture du monde ferme ses portes jeudi 25 avril, après dix jours d’exposition dans l’immense Centre national des congrès de Shanghaï. « Jamais le climat n’a été aussi incertain », commente Matt Gasnier, un Français présent au salon, spécialiste du marché chinois et fondateur du site Bestsellingcarsblog.com. La Chine est, de très loin, le premier marché mondial, avec 28 millions d’immatriculations en 2018, mais il est bouleversé par un recul inédit : les ventes ont baissé durant neuf mois d’affilée entre juillet 2018 et mars 2019 et l’année dernière s’est soldée par une baisse de 2,8 %.
Dans cet étrange environnement qu’est le capitalisme chinois à la sauce communiste, les marques chinoises et occidentales (contraintes, elles, de fonctionner en coentreprise avec un constructeur lié à l’Etat chinois) se livrent une bataille sans merci pour avoir leur part du gâteau. Et le temps où il suffisait d’arriver avec n’importe quelle voiture pour profiter d’une croissance qui paraissait sans limite est définitivement révolu. Pour consolider sa place, mieux vaut avoir bien saisi quelques-unes des caractéristiques du marché.
- Les gagnants sont ceux qui vont vite
Beaucoup plus que l’automobiliste européen, son homologue chinois est volage. « En Chine, le taux de loyauté de l’acheteur d’une marque est de 16 %, contre 49 % dans l’Union européenne », explique Mingyu Zhu, responsable du planning des produits pour Renault en Chine. Dans ce contexte, les positions des différents constructeurs peuvent vite bouger.
« Ne s’en sortent que ceux qui sont capables de lancer au moins deux modèles par an, voire plus », souligne M. Gasnier. Si les marques de PSA et Renault ont fortement baissé en 2018 et plus encore au premier trimestre 2019, avec un nouveau recul de 60 % environ de leurs ventes, cela tient largement à ce manque de réactivité. « Le problème, ce n’est pas la qualité des Peugeot, Citroën ou Renault, poursuit M. Gasnier. Les marques françaises sont tout simplement sorties de l’esprit des potentiels acheteurs. Et c’est très difficile d’y revenir. » « Nous n’avons rien proposé aux clients depuis le lancement de Kadjar et Koleos en 2016 », confirme un cadre de Renault.
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