
Très discrètement, les constructeurs automobiles chinois font leur marché, devenant actionnaires des plus prestigieux groupes européens. Le constructeur étatique chinois BAIC a pris ainsi 5% du capital de Daimler (Mercedes), révèle ce mardi la firme de Stuttgart. BAIC devient ainsi le troisième actionnaire de Daimler, derrière son compatriote Geely, qui détient 9,69% du groupe depuis 2017 (pour un investissement de plus de 7 milliards d'euros). Geely est le premier actionnaire. Le fonds souverain du Koweït possède pour sa part 7% de Daimler.
Alliance à 50% pour Smart
Daimler détient certes de son côté 9,55% de BAIC et les deux entreprises ont annoncé en 2018 qu'ils allaient investir 1,5 milliard d'euros dans une usine d'assemblage en Chine dédiée aux voitures électriques. Il n'empêche. La façon dont les Chinois s'introduisent dans l'industrie automobile européenne est subtile et non moins dangereuse. Daimler a d'ailleurs été chercher Geely pour venir à la rescousse de la marque de micro-voitures Smart en déficit chronique. Il a ainsi cédé 50% de Smart... à Geely en mars dernier pour transférer en Chine dès 2022 la chaîne de production des Smart Fortwo, aujourd'hui fabriquées à Hambach en Lorraine.
Entreprise privée, Geely est incontestablement le plus offensif. Son propriétaire et créateur, le milliardaire chinois Li Shufu, avait repris Volvo à Ford en mars 2010. Il a également acquis fin 2017 une participation de 8,2% (et 15% des droits de vote) dans AB Volvo (rien à voir avec les voitures Volvo, ce sont des sociétés à part !). Geely est le deuxième plus gros détenteur de droits de vote d'AB Volvo, derrière le fonds Industrivarden. Or, ce groupe suédois, qui détient Renault Trucks (ex-filiale poids-lourds de Renault), est le numéro deux mondial du camion.... derrière Daimler.
Dongfeng chez PSA
Geely détient aussi la marque de voitures de sport anglaise Lotus et LEVC, le fabricant des taxis londoniens. Le constructeur national malaisien Proton est aussi tombé dans son escarcelle en mai 2017, à la barbe de PSA qui était également en négociations. Li Shufu avance méthodiquement ses pions et devient directement et indirectement un acteur de premier plan dans l'industrie automobile mondiale, notamment européenne. Le groupe d'Etat Dongfeng était pour sa part venu à la rescousse de PSA en quasi-banqueroute début 2014. Il avait pris 14% du Français PSA, à égalité avec l'Etat français et la famille Peugeot. Il est resté actionnaire. Les Chinois sont à l'affût, pour contrôler la technologie occidentale.
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