
Depuis janvier, l'érosion des ventes se confirme avec les cinq plus grands marchés en recul. Porsche trébuche alors que Dacia grimpe dans un climat peu dynamique.
Le marché automobile européen est reparti à la baisse en juin (- 7,8 %), victime d'un effet calendaire défavorable, après une stabilisation en mai, et s'inscrit en recul de 3,1 % sur les six premiers mois de l'année, selon des chiffres publiés mercredi.
PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) a notamment vu ses livraisons de voitures particulières neuves baisser de 8 % dans l'Union européenne le mois dernier, tandis que celles de Renault (avec Dacia, Alpine, Lada) ont baissé de 3,6 %, d'après les données de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).
Au total, 1,45 million de voitures particulières ont été mises sur les routes européennes en juin, soit 113 000 de moins que l'an dernier sur la même période.
Les cinq plus grands marchés étaient dans le rouge, notamment la France (- 8,4 %) et l'Espagne (- 8,3 %), mais aussi le Royaume-Uni (- 4,9 %), l'Allemagne (- 4,7 %) et l'Italie (- 2,1 %).
« Ce recul est pour une grande part attribuable à un effet calendaire négatif », a souligné l'ACEA dans un communiqué, précisant que juin 2019 comptait en moyenne 19 jours ouvrés dans l'Union européenne (UE) contre 21 pour juin 2018.
Objectif 2019 : 15 millions de ventes
Cependant, la tendance est nettement négative sur l'ensemble du premier semestre. L'ACEA a recensé 8,18 millions de nouvelles immatriculations, soit 266 000 de moins que sur les six premiers mois de l'an dernier.
L'organisme, qui représente les constructeurs automobiles actifs en Europe, avait revu à la baisse le 27 juin ses prévisions pour cette année. L'ACEA table désormais sur un recul de 1 % des livraisons de voitures neuves en Europe, « légèrement au-dessus des 15 millions d'unités », alors qu'elle anticipait auparavant une légère croissance.
Ce marché réputé très cyclique semble se retourner après plusieurs années de hausse, victime d'une conjoncture moins dynamique à l'échelle du Vieux Continent. C'est une mauvaise nouvelle pour l'industrie automobile au moment où les marchés chinois et américains sont aussi en recul, ainsi que ceux de plusieurs pays émergents (Argentine, Turquie, Russie, notamment).
Volkswagen à la peine
Le groupe Volkswagen est resté le leader incontesté en Europe, avec près d'une immatriculation sur quatre, mais il a reculé plus que le marché tant en juin (- 9,5 %) que sur l'ensemble du premier semestre (- 4,3 %). Ses principales marques (Volkswagen - 13,7 %, Audi - 9,4 % et Skoda - 8,6 %) ont fait moins bien que la moyenne le mois dernier. Seule Seat a tiré son épingle du jeu (+ 7,4 %).
La filiale sportive de luxe, Porsche, vit des moments difficiles (- 19,9 % en juin et - 19,1 % sur six mois) et compense au niveau mondial avec la Chine notamment.
PSA est solidement installé au deuxième rang (16,2 % de part de marché en juin, 16,7 % sur six mois). Parmi ses différentes marques, Peugeot a souffert le mois dernier (- 10,5 %), tout comme Opel-Vauxhall (- 9,5 %), alors que Citroën a résisté (- 3,5 %), aidé par le succès de ses nouveaux SUV (4x4 de loisir) C3 Aircross et C5 Aircross. Le label plus haut de gamme DS a progressé de 7,2 % dans des volumes toutefois restreints.
Sur la troisième marche du podium européen, le groupe Renault a globalement mieux résisté (- 3,6 %) grâce à sa filiale à bas coûts Dacia (+ 4,5 %), qui compense en partie la baisse de la marque au losange (- 6,9 %). Sur six mois, le constructeur français atteint 11 % de part de marché (+ 0,3 point).
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