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Portrait. Michel, passionné d'automobile, toujours au volant de sa R8 - Normandie Actu

Non, il ne lâchera pas le volant sa R8 Major ! Inconcevable pour ce pilote aux allures de champion.
Non, il ne lâchera pas le volant sa R8 Major ! Inconcevable pour ce pilote aux allures de champion.

Né en 1945 à Domfront, cet homme en pleine fleur de l’âge a eu mille vies grâce à ses voitures. Aujourd’hui, il vit paisiblement à Champsecret (Orne) où ses voitures continuent de l’habiter.

 Depuis mes 12 ans, je suis passionné par l’automobile. Mes parents avaient une ferme et je détestais ça, raconte t-il.

Parti pour l’armée en 1964, il revient en 1966 après 1 an et demi de service en tant que gonfleur d’hélice dans l’armée française. Expression qu’il aime à reprendre pour expliquer qu’il était dans l’aéronautique.

Une carrière fulgurante

Après ses classes, il file travailler 2 mois dans un garage en Mayenne (Pays de la Loire) avant de s’envoler pour Paris dans le prestigieux garage de voitures de compétition de Pierre Ferry, le père de Luc Ferry.

Il ne m’a pas pris car le poste était pourvu quelques jours plus tôt mais je suis parti à Asnières chez Madeleine, se souvient-il.

À partir de 1966, de nombreuses courses se sont spécialisées dans les Gordinis. En effet, la Renault R8 Gordini est certainement la première voiture ayant des performances sportives et avec un tarif abordable. Dès lors, de nombreux pilotes amateurs et professionnels se lancent dans la course.

Tous les grands pilotes venaient au garage. J’ai connu Jean Todt, ancien directeur de Ferrari qui est maintenant président de la FIA. Jean-François Piot venait aussi au garage pour ses R8 Alpines, tous les grands venaient chez Madeleine.

Le début des courses

Lorsqu’il a vu tous ces pilotes qui couraient et qui se déplaçaient au garage, il a voulu en faire de même, le désir était trop grand.

J’ai fait ma première course en 1968 et je l’ai remporté, explique-t-il avec fierté et nostalgie. C’était sur le circuit de Dijon face à une trentaine de coureurs.

À cette époque, il ne voyait que par l’automobile. Faut dire que c’est toujours le cas !

Michel Malherbe prêt à en découdre !
Michel Malherbe prêt à en découdre ! (©Le Publicateur Libre)

Ça nous coûtait plus cher que ça nous rapportait mais on était passionnés, dit-il en souriant.

Il déplore les voitures actuelles, il a l’impression qu’elles sont sur pilotage automatique et que nulle place n’est laissée à l’homme. Évitons de lui en parler, il pourrait s’énerver ! Un peu comme la limitation à 80 km/h. Mais chut… 

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Sa vie entière a été jonchée par les courses, mais une en particulier a marqué son esprit, la coupe R8 Gordini.

Tout le monde avait le même modèle et personne ne pouvait tricher. Cela se jouait à la conduite.

Son premier « carton » comme il le décrit, fut le pop cross. Un rallye infernal en plein cœur des forêts qui a débuté dans le début des années 70. Il y avait régulièrement de nouvelles épreuves destinées à intéresser de nouveaux adeptes à la discipline.

C’était un rallye très difficile. Je me suis battu avec le champion de Belgique de l’époque, Guy Deladrière. On était un peu fou quand même, s’exclame-t-il rieur.

Amoureux de l’automobile, il n’a jamais voulu se mettre à la moto.

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La tête hors de France

Loin de se cantonner à sa patrie, il a fait le tour du monde à la recherche de nouvelles sensations. Les rallyes africains, il connaît. Du Sénégal au Zaïre en passant par le Rwanda avant de s’échouer au Burundi, il a parcouru les pistes du monde entier.

Là-bas, faut toujours aller à fond. C’est que de la brousse et des pistes. Si on passe dans un trou on y reste, clame l’ancien pilote.

Dans les années 80, il s’affirme et se retrouve au côté de son vieil ami Jean Todt.

J’ai fait l’assistant mécano sur les rallyes des championnats du monde pour lui dans les années 80. J’ai travaillé chez Simca puis j’ai été embauché pour faire une course à la star racing team ça a duré 2 ans.

Dans le cadre des épreuves du Simca Racing Team plusieurs vedettes participaient à la compétition. 

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Quand il manquait une star je prenais la bagnole. J’ai pu rencontrer Jean-Louis Trintignant, Guy Marchand ou Claude Brasseur, des gens simples et sympas. Ils venaient dire merci à la technique à l’arrivée, relate Michel. 

La fin d’un mythe

À partir des années 90, la législation a fortement évolué et la teneur des courses aussi réduisant le champ pour les amateurs, C’est à cette époque que Michel a levé le pied sur la pédale.

En 92, on a arrêté car la législation n’était plus en notre faveur. Les normes étaient trop lourdes pour que l’on puisse continuer. On avait pas les moyens.

Il faut dire qu’il n’était jamais seul lorsqu’il se déplaçait. Il fallait payer l’hôtel pour l’équipe, ainsi que la nourriture sans parler de l’essence.

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Dans le temps on ne faisait pas le plein, on n’avait pas l’argent, se souvient le vieux pilote.

Il y a une dizaine d’années, la course Revival Gordini a été lancée en hommage aux amateurs friands de perpétuer la mémoire pour ces anciennes voitures.

On fait encore des rallyes avec des vieilles voitures d’avant, des véhicules historiques de compétition, ça se passe à Mâcon.

9e Rallye fédéral de la Maine en 1971.
9e Rallye fédéral de la Maine en 1971. (©Le Publicateur Libre)

Domfront-Paris

Après cette échappée sur les contours de sa vie, cet amoureux de vitesse qui regrette l’époque où l’on pouvait faire Domfront-Paris en 2 h en utilisant chaque versant de la route, nous laisse nous fondre dans le décor d’un passé à jamais vivant.

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