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L'automobile face à la pire crise de son histoire - Automobile - L'Usine Nouvelle

Il s’agit de la pire crise qui ait jamais touché l’industrie automobile », alertait à la fin mars le directeur général de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (Acea), Eric-Mark Huitema. Les mesures prises à travers la planète pour enrayer la progression du coronavirus ont mis à l’arrêt les chaînes de production et provoqué la désertion des concessions. En 2020, les ventes de véhicules légers pourraient chuter de 15 à 23 % dans le monde, à 77 ou 69 millions d’unités, estime LMC Automotive. « Entre 2007 et 2009, les ventes mondiales avaient baissé de 6 millions, à 64 millions de voitures, soit un déclin de 8,7 % sur deux ans », rappelle le cabinet.

Un effondrement qui fait craindre de lourdes conséquences pour l’industrie automobile, déjà sous pression du fait de son entrée dans un cycle baissier et des investissements nécessaires pour financer la transition vers le véhicule électrique. Si elle apparaît mieux armée qu’en 2009, la filière a accueilli avec soulagement les mesures de soutien prévues par plusieurs pays, comme le chômage partiel et les prêts garantis en France. Les groupes devraient multiplier les « mesures drastiques », en coupant « toutes les dépenses non indispensables à la survie », prévoit le cabinet AlixPartners dans une étude publiée en mars. Voire « réduire leurs capacités de production », donc fermer des usines, surtout si la demande ne connaît pas le rebond attendu. « Le scénario idéal repose sur un effet de rattrapage au second semestre, avec une confirmation du dynamisme de la demande en 2021. Or, il n’est pas certain que les clients se rueront dans les concessions à la fin du confinement », prévient Bernard Jullien, maître de confé­rences à l’université de Bordeaux.

  • Chiffre d’Affaires 155 milliards d’euros
  • Salariés 400 000
  • Entreprises 4 000

Fort risque pour les équipementiers

En France, la plate-forme automobile PFA milite pour la mise en place d’un plan de relance de la demande via différents dispositifs (prime à la conversion, bonus pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride). Dans son scénario noir (récession mondiale entre 2020 et 2021 et ventes en retrait de 20 à 25 %), AlixPartners estime que les constructeurs perdraient plus de 90 milliards d’euros de flux de trésorerie.

Mais le cabinet s’inquiète surtout de la fragilité de certains équipementiers. « L’impact sur la liquidité pourrait frapper fortement les fournisseurs qui affichaient déjà des flux de trésorerie négatifs en raison d’investissements élevés, et menacer leur existence », insistent les auteurs de l’étude. « Les équipementiers de rang 2 et 3 sont les plus à risque. Certains souffraient déjà avant la pandémie et ne disposent pas de la même capacité de recapitalisation qu’un groupe comme Renault », analyse Bernard Jullien. En France, cette crise pourrait accentuer les difficultés de spécialistes du diesel déjà secoués par le déclin de cette technologie. 

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