Dans un marché automobile bousculé par la crise sanitaire, économique, environnementale, les sous-traitants sont en première ligne. Un enjeu essentiel dans la première région automobile de France avec ses sept sites constructeurs, mais surtout ses quelque 500 équipementiers et sous-traitants représentant 26 300 salariés, soit 47 % des emplois de la filière automobile.
Vendredi dernier, le Comité stratégique de la filière automobile, sous la présidence des trois ministres (Transition écologique, Économie, Industrie), a rappelé les enjeux des 600 millions d’euros alloués sur trois ans au fonds de soutien aux investissements de modernisation de la filière automobile : « aider les entreprises à gagner en compétitivité, par une accélération des investissements d’automatisation et de numérisation de leurs procédés industriels ».
Sur les 85 lauréats du premier appel d’offres, pour un montant total d’aides de 70 millions d’euros, dix sont des Hauts-de-France, plus spécifiquement neuf en Nord et Pas-de-Calais.
Des entreprises qui investissent et se diversifient
À Saint-André-lez-Lille, Dourdin (70 salariés) est spécialisé dans la fabrication et la commercialisation des pièces et solutions décoratives pour l’extérieur et l’intérieur des véhicules. L’entreprise va investir en machines et recherche et développement pour créer de nouvelles surfaces pour les voitures de demain.
À Douvrin, Cityplast (180 salariés) est spécialiste dans les moules pour injection plastique qui servent à fabriquer des pièces pour le marché automobile. « Ce marché représente les trois-quart de notre activité », explique Emmanuel Mauduit, président du groupe. Pour ne pas être trop exposé aux cycles du secteur automobile, Cityplast se diversifie en produisant des pièces plastiques pour dispositifs médicaux en salle blanche. Un investissement dans de nouvelles machines de l’ordre de 1,2 million d’euros, dont plus de la moitié bénéficieront du soutien du plan France Relance.
À Auxi-le-Château, Aglaform, spécialisé dans la fabrication de pièces embouties à destination du secteur automobile et du transport terrestre (poulies moteurs, accessoires de boîtes de vitesses automatiques), investit également dans la modernisation de ses process pour être plus compétitif et respectueux de l’environnement.
À Templemars, Prosyst (22 salariés) développe et commercialise des produits et services dans le domaine des automatismes industriels. La société vient de lancer son projet « Strada 4.0 ». « C’est un projet qui mêle l’intelligence artificielle, l’Internet des objets, la cybersécurité », explique son PDG Asse Abdallah au journal la Tribune. « L’objectif est de permettre la standardisation de la transition digitale dans l’industrie automobile, et à terme sur d’autres secteurs ». Ce projet devrait équiper les futurs ateliers d’assembage de batteries du groupe Renault et va permettre la création d’une quarantaine d’emplois.
À Hénin-Beaumont, Grupo Antolin, acteur majeur dans la fabrication d’intérieur de véhicules, investit dans l’automatisation et la robotisation de son site. Le groupe, qui emploie 150 personnes à Hénin-Beaumont, exporte 70 % de sa production.
Chez Facam à Neuville-en-Ferrain (fabrication d’accessoires, tapis et bacs de coffre, 25 salariés), on investit dans une nouvelle ligne de thermocompression automatique.
Au centre d’essais et d’expertises Critt M2A à Bruay-la-Buissière (45 personnes), on continue d’innover dans le domaine des performances des moteurs et batteries électriques, pour une optimisation énergétique et mécanique maximum.
Chez SMG à Noeux-les-Mines, une des seules PME françaises spécialisée dans la conception et l’amélioration des machines de rectification (17 salariés), on investit dans la transformation environnementale, via la digitalisation des process industriels.
Enfin, à Rinxent, la société Prodao (groupe Baron), qui fabrique des machines pour l’industrie, investit en masse dans la recherche et développement afin d’accompagner ses nombreux clients automobiles dans leurs défis d’industrialisation et l’automatisation des process. Une trentaine de personnes vont être embauchées sur le nouveau site de Rinxent.
Verdir le parc automobile
L’un des objectifs du plan de soutien à l’automobile est aussi de « verdir » le parc dont l’électrification s’accélère à grands pas.
Dans le plan de soutien annoncé fin mai, 8 milliards d’euros d’aides, d’investissements et de prêts sont mobilisés pour renouveler le parc automobile français en faveur des véhicules propres, pour concevoir et produire en France les véhicules de demain. C’est notamment le sens des 680 millions d’euros sur trois ans débloqués pour permettre l’émergence de l’usine de batteries de nouvelle génération portée conjointement par PSA et SAFT qui doit voir le jour à Béthune à côté de la Française de Mécanique.
L’électrification du parc français, elle, s’accélère. Au 31 octobre, 80 000 véhicules électriques (VE) et 50 000 véhicules hybrides rechargeables (VHR) ont été immatriculés en France. C’est 3,5 fois de plus que l’an passé. Pour la première fois, les ventes de ces véhicules ont dépassé celles des diesels. Les VE et VHR représentent 9,8 % du marché des véhicules particuliers (6 % pour les VE et 3,8 % pour les VHR), contre seulement 2,7 % sur les dix premiers mois de 2019.
Le gouvernement a fait le choix d’autoriser les retraits de commandes de véhicules pour permettre la continuité de l’activité de la filière. Et les barèmes actuellement en vigueur du bonus et de la prime à la conversion sont prolongés jusqu’au 30 juin 2021.
Enfin, l’objectif des 100 000 bornes de recharges est désormais fixé à fin 2021, au lieu de fin 2022 initialement.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Automobile : neuf projets du Nord et du Pas-de-Calais lauréats du fonds de modernisation - La Voix du Nord"
Post a Comment