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Automobile : la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler dans la dernière ligne droite - Le Parisien

Annoncé il y a plus d'un an sous les meilleurs auspices économiques, le mariage entre le constructeur automobile français PSA et son homologue italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA), qui a obtenu juste avant Noël le feu vert de Bruxelles, va se nouer au final en plein marasme pandémique.

Ce lundi, la méga fusion entre les deux constructeurs devrait être validée par les assemblées générales des actionnaires des deux groupes. Le contrat de mariage prévoit une fusion « entre égaux » avec une participation au capital qui respectent l'équilibre des forces. Au terme d'âpres négociations, les Agnelli détiendront 14,4 % du futur ensemble, les Peugeot 7,4 %, l'Etat français (via la Banque publique d'investissement, Bpifrance) 6,1 % et les Chinois de Dongfeng 4,7 %.

La fusion doit donner naissance au quatrième constructeur automobile mondial (derrière Volkswagen, Renault-Nissan-Mitsubishi et Toyota) avec 8,7 millions de véhicules vendus par an, un chiffre d'affaires de 170 milliards d'euros et plus de 400 000 salariés. C'est surtout un catalogue de 14 marques qui regroupe tous les segments de voiture, de la populaire en passant par la familiale avec Fiat et Peugeot ou Opel jusqu'au véhicule de luxe avec Maserati et même tout terrain avec Jeep.

Automobile : la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler dans la dernière ligne droite

Un mastodonte industriel, qu'il faudra désormais appeler Stellantis, du verbe latin « stello » qui signifie « briller d'étoiles », dont le siège s'installera au Pays-Bas et sera coté aux Bourses de Paris, de Milan et de New York. Quant à la direction du groupe, un compromis a été trouvé, notamment parmi les actionnaires historiques : la famille Peugeot pour PSA et Agnelli pour FCA. L'héritier de la famille italienne, John Elkann, à la tête de FCA, sera président du conseil d'administration tandis que Carlos Tavares, qui dirige PSA, deviendra le patron incontesté du nouvel ensemble.

Voilà pour la carte d'identité. Pour la feuille de route, les intérêts des deux groupes sont complémentaires. D'abord, géographiquement. Très dépendant de l'Europe et en difficulté en Chine, PSA s'ouvre le marché nord-américain où FCA détient d'importantes parts de marché. A l'inverse, le groupe italo-américain a besoin d'un allié en Asie mais surtout sur le Vieux continent où ses parts de marché sont tombées sous la barre des 5 %, seulement portées par sa légendaire Fiat 500 faute d'une gamme de voitures suffisamment renouvelée. Enfin, le groupe de la famille Agnelli accuse de sérieux retard dans la transition vers des véhicules électriques.

Des économies d'échelles évaluées à 5 milliards d'euros par an

La fusion entre le 9e et le 10e groupe automobile mondial va permettre de cumuler les 3,5 milliards d'euros investis chaque année en recherches et développement par FCA aux 2,5 milliards d'euros engagés par PSA. Cette union, grâce aux synergies et notamment l'achat en commun de plus gros volumes de pièces, permettra d'économiser 3,7 milliards d'euros par an. « Un plancher », a même estimé Carlos Tavares, le patron de PSA, en juin. Désormais, les économies d'échelle sont évaluées à 5 milliards d'euros par an.

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Reste à savoir quel impact aura cette fusion sur l'emploi. Lors de l'annonce du mariage, les deux groupes avaient promis que ce mariage se ferait « sans fermeture d'usine ». Stellantis compte une cinquantaine de sites principaux d'assemblages dont cinq en France et sept en Italie.

Mais cela, c'était avant le cataclysme économique provoqué par l'épidémie de Covid-19. Si les deux amants résistent plutôt bien à la crise (le chiffre d'affaires de PSA n'a baissé que de 0,8 % au 3e trimestre et FCA a vu ses comptes repasser au vert), le marché automobile s'est effondré. Rien qu'en France, seulement 1,65 million de voitures particulières neuves ont été mises en circulation en 2020, contre 2,2 millions en 2019. Soit un niveau équivalent à… 1975.

Pour Carlos Tavares, c'est un véritable jeu d'équilibriste auquel il va falloir s'adonner dans les prochains mois entre les Etats italien et français. Le premier a en effet accordé à FCA un prêt garanti de 6,3 milliards d'euros dont on imagine mal qu'il ne soit pas assorti d'une contrepartie de maintien de l'emploi. Le second, via Bpifrance, ne manquera pas de mettre la pression sur le même thème. On se souvient que le gouvernement français n'avait pas hésité à intervenir très largement lors de la tentative de fusion entre Renault et FCA en juin 2019. Et notamment d'exiger des garanties solides sur la préservation des emplois et des sites industriels en France. La fusion entre Renault et FCA avait finalement échoué.

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