Bourgogne Franche-Comté | Automobile : des biomatériaux en chanvre pour alléger les voitures - Est Républicain

Les adeptes des paradis artificiels vont être déçus. Dans le chanvre utilisé par l’industrie automobile, il n’y a pas de THC (tétrahydrocannabinol), cette substance aux propriétés psychoactives qui fâche tout rouge les dépositaires de l’ordre public. Inutile, donc, de réduire les panneaux de porte d’une Peugeot 308 en copeaux pour les fumer…

L’incorporation de ce biomatériau dans les éléments de structure de l’habitacle des voitures, dont le tableau de bord, a un double objectif : renforcer leur résistance thermomécanique et les alléger. Coupée en morceaux de 1 à 2 mm, la fibre de chanvre (20 %) est mélangée à des granulés de polypropylène (80 %), un produit pétrolier, pour fabriquer des pièces par injection.

Baptisé NAFILean, le biocomposite obtenu est par exemple présent à hauteur de quatre kilos dans la nouvelle Renault Clio et de cinq kilos dans la DS 7. Il a également séduit Jaguar, Land Rover et Alfa Romeo.

Retrouvera-t-on bientôt ce biocomposite à l’extérieur de l’habitacle, par exemple au niveau des ailes ou des pare-chocs ? « Il offre une très bonne résistance à la friction, mais pas aux chocs », poursuit-il. « Nous ne sommes pas en mesure, à ce jour, de nous positionner sur la partie carrosserie. »

Au kilo, son coût est supérieur de 25 à 30 % à celui de matériaux traditionnels équivalents, mais le gain de poids permet de diminuer la consommation du véhicule et ses rejets de CO2.

Polypropylène recyclé

APM est capable de combiner des fibres de chanvre avec tout type de plastique comme le PLA (100 % végétal). « Il y a une matière à laquelle on croit beaucoup », poursuit Monsieur Bourgeois-Jacquet. « C’est un mélange de fibres de chanvre avec une matrice de polypropylène, mais cette fois recyclé. Les performances obtenues sont très satisfaisantes »

Plante captant le C02 au champ et poussant d’avril à septembre « sans irrigation, sans produits phytosanitaires, ni OGM » , scande Monsieur Bourgeois-Jacquet, le chanvre utilisé par APM est cultivé essentiellement dans la région de Gray (quatre variétés) sur 1 500 à 2 000 hectares. Il est valorisé dans le béton, l’isolation des habitations, les cosmétiques ou l’alimentation des poissons et des oiseaux (graines).

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