L'automobile sous le joug du sexisme ? - Décision atelier

D’après une étude menée par l’Ifop pour Caroom, une large majorité de femmes se sentent encore victimes de misogynie lors de rendez-vous avec des professionnels de l’automobile, mais également en tant que conductrice en général.

Au vu des chiffres, rétablir la confiance, si tant est qu’elle ait déjà existé, va demander beaucoup d’efforts et de pédagogie aux mécaniciens et autres vendeurs.

D’après l’enquête, 76% des Françaises pensent que leur garagiste les méprise, que cela s’exprime par des sous-entendus ou par un regard. Pour une large majorité d’entre elles, les professionnels les considèrent également comme mauvaises conductrices. Ce taux est passé de 37% en 2008 à 63% en 2021. De plus, 89% des conductrices estiment que les mécaniciens/réparateurs s’autorisent à les arnaquer car ce sont des femmes. Ce sentiment est en hausse de 18 points depuis 2008, et se traduit par : « S’il pense que je suis nulle, alors mon garagiste ne va pas hésiter à me facturer des réparations ou des changements de pièces qui ne se justifient pas forcément. »

Enfin, 72% des Françaises pensent être considérées différemment qu’elles se rendent dans un atelier seules ou accompagnées. Dans ce dernier cas, le garagiste s’adressera à l’homme.

« Orgueil et préjugés »

Au-delà des professionnels de l’automobile, l’étude de l’Ifop pour Caroom montre également que les préjugés, quoi qu’atténués dans certains cas, persistent. Ainsi, 67% des Français estiment que les femmes ne conduisent ni mieux ni moins bien qu’eux, et 17% jugent qu’elles sont même meilleures conductrices qu’eux. Cependant, les deux sexes s’entendent pour dire que les hommes causent en majorité des accidents. Et malgré les 8% d’hommes qui pensent le contraire, les statistiques d’accidentologie sont défavorables aux conducteurs masculins. Enfin, la voiture reste un sujet de tensions au sein des couples, que cela soit à cause du style de conduite, du partage du volant etc.

En dehors de tous préjugés, il est quand même juste de souligner que les femmes sont encore sous-représentées, voire quasi absentes, dans les métiers du secteur automobile. À titre d’exemple, en 2017 une étude relevait que moins de 1% des femmes s’intéressaient au métier de mécanicienne.

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