L'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a confirmé jeudi 27 janvier ses ambitions sur le secteur de la voiture électrique. Elle va investir 23 milliards d'euros sur les cinq années à venir dans le but de lancer 35 nouveaux modèles électriques d'ici à 2030. C'est à la fois beaucoup et peu comparé aux méga-investissements dans l'électrique annoncés par de grands rivaux mondiaux, comme l'allemand Volkswagen et l'américain Tesla.
Ces véhicules seront presqu'exclusivement produits sur cinq plateformes à travers le monde dont celle de Renault à Douai (Nord). Les objectifs sont chiffrés. Le pôle baptisé ElectriCity, principalement basé à Douai, mais aussi à Maubeuge (Nord) et à Ruitz (Pas-de-Calais), à quelques kilomètres, doit produire 250 000 véhicules par an à partir de 2024 pour les marques Renault, Nissan et Alpine, ont indiqué aujourd'hui les dirigeants de l'Alliance. ElectriCity sera, selon eux, "la plateforme électrique compacte la plus compétitive du marché".
ElectriCity servira logiquement à produite des "petits" modèles accessibles en terme de prix, notamment la future R5 mais aussi la remplaçante de la Nissan Micra, jusqu'ici assemblée à l'usine de Flins. Il y a même dans les cartons un projet très avancé de nouvelle 4L, toujours pas officialisé.
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L'Alliance compte évidemment sur des économies d'échelle, notamment pour la fabrication de batteries avec ses partenaires car cela constitue l'un des principaux postes de dépense sur une voiture électrique. L'objectif est donc de diminuer leur coût de 50% en 2026 et même de 65% en 2028.
L’autre objectif ambitieux de Renault est de se transformer en quelque sorte en constructeur 100% électrique à l'image de Tesla. Luca de Méo, le directeur général de Renault, a précisément évoqué la date de 2030 pour réaliser 100% des ventes en électrique, au moins en Europe. Un but toutefois assorti de quelques conditions : que la demande de la clientèle soit bien au rendez-vous à ce moment-là et que les infrastructures soient suffisantes, notamment l'équipement en bornes de recharge. En tout cas, Renault "n'a pas à rougir face à des grands concurrents qui font des annonces à droite ou à gauche", s’enorgueillit Luca de Méo qui met en avant son expérience dans les véhicules électriques avec la Renault Zoe, lancée il y a dix ans et vrai succès commercial puisqu'elle a même été le modèle électrique le plus vendu en Europe. Elle sera bientôt remplacée par la nouvelle Megane E Tech.
Plusieurs pays ont déjà fixé une date pour l'interdiction à la vente des véhicules à moteur thermique, c’est-à-dire essence ou diesel, dès 2025 pour la Norvège par exemple. La Commission européenne envisage une échéance à 2035.. Les grands constructeurs automobiles sont donc obligés de s'adapter et promettent des investissements de plusieurs dizaines de milliards d'euros pour parvenir à l'électrification complète de leurs gammes.
Stellantis, qui regroupe l'ancien PSA, Fiat et Chrysler, n'est évidemment pas en reste et compte s'appuyer sur cinq giga usines de production de batteries dans le monde dont celle de Douvrin (Nord), à 30 kilomètres à peine de l'ElectriCity de Renault.
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