Au moment où le secteur automobile mondial reste touché de plein fouet par la crise du Covid avec des ventes en berne ou avec des pénuries de puces électroniques, Tesla marche à contre-courant. Le constructeur américain de véhicules électriques a livré plus de 936 000 voitures, tous modèles confondus, en 2021, ce qui représente une croissance de 87,4 % par rapport à l’année précédente. Le constructeur fait ainsi bien mieux que l’objectif annoncé en janvier dernier, de faire croître ses livraisons de 50 % en moyenne par an pendant plusieurs années.
Dans le détail, le groupe, qui a choisi de déménager son siège de Palo Alto (Californie) à Austin (Texas), a vendu 911 208 exemplaires de ses modèles 3 et Y et 24 964 véhicules de ses modèles luxe S et X, vendus respectivement 90 000 et 100 000 dollars pièce.
Pour obtenir cette performance, Tesla, contrairement aux autres constructeurs dans le monde, est parvenu à faire fi des problèmes logistiques mondiaux. Elon Musk avait indiqué avoir pu contourner une bonne partie de la pénurie de semi-conducteurs en utilisant de nouveaux modèles de puces mais aussi en réécrivant les logiciels en conséquence.
Le groupe a aussi bénéficié de l’engouement pour les véhicules électriques aussi bien des particuliers que des loueurs ou des entreprises. En octobre, Tesla a enregistré par une méga commande de 100 000 véhicules électriques du loueur Hertz à livrer d’ici fin 2022.
Une entreprise valorisée à 1 000 milliards de dollars
Pour autant, cette croissance exponentielle n’est pas pour autant un long fleuve tranquille. Le constructeur doit faire face à des problèmes de qualité. En avril, les freins des Tesla ont fait les gros titres en Chine : une cliente mécontente a fait un coup d’éclat au salon de Shanghai, protestant contre le système de freinage supposément défectueux d’un véhicule dans lequel des proches avaient été blessés. Le système d’aide à la conduite « Autopilot » fait également l’objet d’une enquête de la NHTSA après une série d’accidents. Le fait que Tesla teste en conditions réelles avec des conducteurs lambda de nouvelles fonctionnalités d’aide à la conduite sans avoir d’autorisation spécifique alimente également les controverses.
Récemment, Tesla a aussi été obligé de désactiver l’option qui permettait aux passagers de jouer à des jeux vidéo à bord d’une voiture en circulation. En cause, une plainte d’un propriétaire d’une Tesla, qui s’insurgeait contre cette fonctionnalité. « Comment se fait-il qu’un fabricant soit autorisé à afficher des vidéos qui empêchent clairement de se concentrer et prennent les deux tiers de l’écran dont le conducteur a besoin pour disposer de toutes les informations sur son véhicule ? », avait-il demandé. D’autre part, il était aussi facile pour le conducteur de jouer en roulant en ne tenant pas compte d’un message d’avertissement.
À cela s’ajoute des rappels en masse des véhicules au garage. Si cela n’est pas propre à Tesla, cela pourrait montrer une faille à l’avenir dans le système de production. Récemment, le constructeur a lancé un rappel de près de 500 000 véhicules aux États-Unis et 200 000 en Chine en raison de problèmes liés aux coffres des véhicules. Tesla avait déjà rappelé en juin 285 000 voitures en Chine après une anomalie sur son logiciel de conduite assistée, et quelques milliers de Model 3 et Model Y aux États-Unis pour inspecter et resserrer, voire remplacer, des boulons dans les étriers de freins.
Du point de vue des investisseurs et des traders, on notera que la bonne nouvelle des livraisons de Tesla constitue un facteur nettement haussier pour l’action, d’autant plus que celle-ci a nettement corrigé au cours de la semaine dernière. Si les résultats financiers de Tesla sont attendus le 2 février, ce succès commercial permet à l’entreprise de figurer dans le cercle très fermé du club des groupes valorisés à plus 1 000 milliards de dollars en bourse.
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