Malgré l'importante pénurie de semi-conducteur et la hausse des matières premières, 2021 a-t-il été néanmoins un excellent millésime ? Cela semble le cas. Alors que les constructeurs s'apprêtent à dévoiler leurs résultats financiers, les analystes s'attendent à de bons résultats financiers. Comment expliquer ce paradoxe si l'on songe que les immatriculations de véhicules dans le monde étaient l'an dernier en retrait de 10% par rapport au niveau d'avant-crise ? L'impact est même encore plus important en Europe, avec un recul d'un quart par rapport à 2019. L'usine historique de Volkswagen à Wolfsburg, par exemple, a produit deux fois moins de voitures l'an dernier. Du côté de Renault, il manque toujours 1,1 million de véhicules, soit près d'un tiers de la production. L'ampleur de l'impact est énorme. En septembre, le cabinet AlixPartners avait, en effet, chiffré à 180 milliards d'euros la facture finale pour les constructeurs. Pour autant, les résultats financiers s'annoncent de bonne facture.
Les prix n'ont cessé de grimper en 2021
Les analystes seront impitoyables sur la qualité des résultats financiers. Ils estiment que la flexibilité de l'outil industriel des constructeurs, mise en place depuis la crise financière de 2008-2009, leur permet de s'adapter à la demande. Par ailleurs, les aides d'Etat de type chômage partiel ont également apporté un soutien significatif.
En outre, les constructeurs ont privilégié les ventes de modèles à forte valeur ajoutée: voitures électriques, des gros SUV plutôt que des petites citadines, de meilleurs équipements... Mieux, sur un marché extrêmement tendu, les constructeurs automobiles se sont abstenus de la moindre promotion ou offre de reprise. Au contraire, ils ont augmenté leurs prix. Certaines marques ont même réussi à augmenter leurs tarifs à quatre reprises en 2021. Même Dacia, le spécialiste des voitures pas chères, n'a pas échappé à la règle. La Sandero, son best-seller, a vu son prix s'envoler de 10% en un an.
Des profits à gogo dès le premier semestre
Aucune excuse donc... D'ailleurs, les résultats du premier semestre avaient démontré que les profits coulaient à flot. Stellantis avait ainsi enregistré une marge opérationnelle insolente de 11,4%. Volkswagen dégageait, lui, un profit d'exploitation astronomique de 11 milliards d'euros sur seulement six mois.
Chez Renault, l'exercice est plus complexe. Le groupe revient d'une profonde crise commerciale et financière, et on n'attendait pas de redressement avant deux ans. Au premier semestre, il avait cependant surpris la communauté financière en annonçant un bénéfice opérationnel de 571 millions d'euros, à comparer aux 6 milliards de pertes enregistrés un an auparavant. Le groupe dirigé par Luca de Meo se félicitait d'avoir pris un an d'avance sur le plan de réduction des coûts fixes de 2 milliards d'euros. On verra dès ce vendredi si le groupe de Boulogne-Billancourt a transformé l'essai au deuxième semestre puisqu'il ouvrira le bal des publications de résultats financiers des constructeurs automobiles. Il sera suivi par Stellantis qui présentera les comptes du premier exercice de son existence, puisque la fusion entre Fiat-Chrysler et PSA a tout juste un an.
Pour autant, même si les résultats s'avèrent très bons, les constructeurs restent toutefois sous très forte pression industrielle avec des carnets de commande à honorer, des équipes torturées par un pilotage de la production quasi au jour le jour, et un insupportable manque de visibilité qui altère les prises de décisions, les commandes fournisseurs et la gestion des stocks.
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