Le contrôle technique automobile a trente ans - ladepeche.fr

l'essentiel Pascal Fougassies est contrôleur technique automobile à Saint-Côme d’Olt.
Il a commencé ce métier en 1985 alors que le contrôle est devenu obligatoire le 1er janvier 1992. Il dresse le bilan de ces 30 années.

« Le contrôleur technique automobile se situe entre le marteau et l’enclume. Nous avons des obligations légales à respecter et nous devons entretenir une relation commerciale avec nos clients.
Il faut faire preuve de beaucoup de psychologie parfois afin de faire passer des messages ». L’expertise de Pascal Fougassies se fonde sur de nombreuses années d’expérience. « J’ai débuté en 1985 en étant mécanicien automobile et en faisant des contrôles dans le même temps. Ce n’est qu’en 1992 que les deux activités ont été dissociées. Pourquoi avoir choisi le contrôle technique ? Pour essayer, devenir mon propre patron ».
De 1992 à 2022, trente années séparent ces deux dates avec à la clé beaucoup de changements. « C’est incontestable qu’au début du contrôle technique des voitures on trouvait pas mal de poubelles ambulantes. On expertisait des véhicules sortis en 1970, 1980 et qui avaient pour beaucoup d’entre eux des problèmes de rouille. Ces problèmes étaient majeurs. Maintenant, on ne les voit plus. On le doit en grande partie à l’évolution positive des constructeurs automobiles qui ont avancé dans de nombreux secteurs. Prenez les modifications en termes de sécurité, elles sont énormes. Tous les modèles effectuent des crashs tests qui ont pour vertus de mieux protéger les passagers. Il y a quelques jours, un mécanicien m’a montré une voiture qu’il était allé récupérer après un accident.
Le moteur était arraché sous la violence du choc, l’habitable avait pourtant résisté et le conducteur était sorti indemne de son accident. Revenons trente ans en arrière, cette même personne serait décédée de son accident ».

Difficulté de trouver des contrôleurs

« Trouver des contrôleurs techniques est de plus en plus compliqué car cela implique de posséder un bac pro en mécanique puis de suivre une formation de trois mois et enfin d’être à l’aise avec la clientèle. Quand en 2018, l’Europe a souhaité durcir le passage des véhicules dans les centres de contrôle, des contrôleurs ont décidé de quitter le métier. Ils avaient peur de la réaction des gens quand on leur dit que sans réparer dans l’urgence un défaut, leur voiture sera immobilisée. Ce n’est pas facile à dire, ni à faire ». Pascal Fougassies évoque alors les difficultés financières rencontrées par nombreux de ses clients. « En milieu rural, comme ici aux portes de l’Aubrac, la voiture sert au travail et pas aux loisirs. Les gens circulent pour ce travail mais aussi pour réaliser leurs achats de nourriture. Si vous habitez en ville, vous n’avez pas la même relation avec votre voiture. Vous pouvez la sortir uniquement pour des activités de loisir. On constate que ceux qui prennent des décisions sur les automobiles sont des citadins. Ils n’ont pas nos contraintes, ne connaissent pas ce lien d’utilité majeure qui attache les habitants de la ruralité à leur voiture. D’ailleurs, chez nous, dès qu’ils en ont l’âge, les jeunes passent le permis de conduire. Ainsi, il y a autant de voitures qu’il y a d’habitants en âge de conduire dans une maison. Cela représente un coût énorme pour les familles car il est impossible de posséder que des automobiles neuves et l’entretien des voitures usagées peut être un gouffre financier ».

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