Tout près d’une rutilante Ferrari 458 Spider et d’une tout aussi pimpante Lotus Élise Club Racer, son portrait photo, sur lequel est épinglé un ruban noir, trône à l’entrée du showroom. Chevelure soignée, costard noir impeccable, sourire et regard bienveillants.
Ici, dans cette célèbre concession automobile nichée rue Princesse-Florestine, comme dans les huit autres disséminées entre Mougins et Menton, les employés pleurent Gabriel Cavallari.
Né dans le garage automobile de son père
Le président fondateur du groupe éponyme, s’est éteint le 22 mars dernier à 90 ans après une existence entière dévolue aux belles mécaniques. "Il a débuté à 14 ans comme apprenti dans un atelier de mécanique à Monaco. À 90 ans, il était toujours présent au bureau, à l’écoute et avide de projets pour vivre cent ans de plus disait-il souvent", salue Frédéric Delabrouille, directeur général du groupe pour la partie française et l’un de ses hommes de confiance depuis 1997.
Viviane Bruno, sa secrétaire depuis 1965, renchérit: "C’était un fonceur, un bourreau de travail, qui savait manager ses équipes. Il voulait sans cesse se diversifier. On ne s’ennuyait pas", confie sa plus fidèle employée, 76 ans au compteur.
"Le farniente me rend neurasthénique", glissait, lui-même, Gabriel Cavallari. Comprenez : cela l’ennuyait profondément.
L’automobile, c’était sa raison de vivre, sa passion, son leitmotiv. Il est tombé dedans quand il était petit, au sens propre du terme. "Il est né dans le garage de son père qui était chauffeur de taxi", sourit Frédéric Delabrouille.
À 8 printemps seulement, il met les mains dans le cambouis et aide son paternel à réparer les 8 cylindres Delage. À 20 ans, il devient chef d’atelier chez Ford et, trois années plus tard, responsable d’une concession Rolls-Royce et de plusieurs autres marques anglaises. La nuit, pour subvenir aux besoins de sa mère et arrondir ses fins de mois, il retape des véhicules d’occasion et les revend.
"En 1958, dans la rue Paradis à Monaco il a ouvert une station électronique de contrôle, la première de la Côte d’Azur, où il s’est spécialisé dans la mise au point des moteurs. À l’époque, ils se déréglaient facilement, retrace Viviane. L’aventure du groupe Cavallari commençait."
Très vite un lieu d’exposition est nécessaire pour servir de vitrine: ce sera celui du quartier de la Condamine, rue Princesse-Florestine, une ancienne boulangerie industrielle. Pour l’anecdote, la sœur de l’ancien Shah d’Iran, la princesse Ashraf Pahlavi, poussera d’ailleurs les portes de ce local, une mallette remplie de dollars, pour s’acquitter de cinq voitures commandées auprès de Gabriel Cavallari.
De toute sa carrière professionnelle, une marque gardera une place à part dans son cœur: la firme au cheval cabré, Ferrari, dont il avait l’exclusivité en Principauté. "Il avait des prédispositions pour les beaux V12. Une clientèle s’est fédérée autour de ses compétences techniques", explique Frédéric Delabrouille.
Ferrari et Gabriel: une véritable destinée
D’année en année, de décennie en décennie, en France et à Monaco, le groupe Cavallari s’est étoffé avec de nouvelles marques au tableau de chasse: Volvo, Honda Automobiles, Kia, Subaru, MG, ElectricBrands, Lotus, Aixam et Honda Motocycles.
Fin 2021, la société pèse 80 millions d’euros de chiffres d’affaires et, chaque année, 4 000 véhicules neufs et d’occasion sont vendus, dont 20% en électrique et hybride. "Il était très loyal avec toutes les marques avec qui il était en contrat", explique Frédéric Delabrouille.
Avide de projets, on l’a dit, Gabriel Cavallari ne verra pas l’ouverture prochaine d’une concession à Roquebrune-sur-Argens, ni l’inauguration de 7 300 m² de bâti, en face de l’Allianz Riviera, où seront regroupées l’ensemble des marques niçoises. "La continuité est assurée par son fils, Hervé. Il va préserver le nom de Cavallari. Tous ses projets, on va les mettre en œuvre. C’est inscrit dans notre feuille de route", martèle le directeur général.
À ses deux fils, Hervé et Jean-Michel, à ses petits enfants, Monaco-Matin adresse ses plus sincères condoléances.
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