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Présidentielle : dans l’affligeant garage des candidats - Le Point

Industrie, sécurité routière, orientations stratégiques ou écologiques, l'automobile fourmille de dossiers sensibles pour des présidentiables bien peu concernés. Si le moral des automobilistes français n'est guère au beau fixe avec les envolées des prix des carburants, l'approche du scrutin national ne va pas arranger les choses.

Les différents candidats semblent presque tous être le reflet de la France profonde, utilisant pour la plupart des voitures hors d'âge, peu en adéquation avec le discours dominant sur la préservation de la planète et le soutien à l'industrie automobile.

Si, en effet, on se fie à leurs déclarations de patrimoine, visibles sur le site de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, ce choix ultraconservateur n'est pas une question de moyens pour beaucoup. C'est surtout le reflet du désintérêt porté à l'automobile quand on sait que la moyenne d'âge de leur parc automobile est de… 2008 !

Elle aurait même pu être de 2006, mais, grâce à un certain Philippe Poutou qui a finalement validé ses 500 parrainages, la moyenne remonte de 2 ans. Ex-ouvrier de l'usine Ford de Blanquefort, Poutou a acquis une Peugeot 308 SW en 2020, prix catalogue 26 900 euros, mais payée 15 000 euros seulement après déduction de solides aides diverses.

On ne sait pas trop lesquelles, mais elles ont été efficaces puisque la 308 est aujourd'hui estimée à 22 500 euros selon le barème du site La Centrale. On peut le dire, cette acquisition par l'un des plus modestes patrimoines parmi les candidats lancés dans la course à l'Élysée ne suffit pas au lifting du reste du parc, digne d'un salon du « youngtimer ».

Véhicules obsolètes

En effet, s'il fallait apporter la démonstration que l'automobile est un bien durable, il suffirait de prendre à témoin les autres présidentiables. Avec une quinzaine d'années d'existence, leurs véhicules atteignent la limite d'âge, et même l'obsolescence en termes de sécurité et de préservation de l'environnement, tant les progrès ont été immenses depuis.

Fâcheux qu'ils ne s'en soient pas alarmés car, par ailleurs, ils ont ou auront à prôner le changement de vieilles voitures polluantes contre des modèles actuels, règle qu'ils ne s'appliquent pas à eux-mêmes. Et, même si, pour certains, la voiture de fonction peut reléguer ce souci au second rang, elle ne constitue pas pour autant une excuse.

Nathalie Arthaud se montre, par exemple, très conservatrice, faisant durer sa Citroën C3 achetée 14 500 euros en 2006, et ayant une valeur estimée à 3 500 euros aujourd'hui. Valérie Pécresse la rejoint, avec encore une Citroën, une C4 cette fois, achetée 30 000 euros en 2007, valeur estimée à 5 000 euros désormais. Nicolas Dupont-Aignan utilise, lui, une Peugeot 308 CC de 2007, achetée d'occasion 7 500 euros en 2018, valeur estimée à 5 000 euros.

Fabien Roussel détient le record de l'ancienneté avec une voiture allemande, mais fabriquée en France, à Hambach, une Smart Fortwo 2001 acquise 20 ans plus tard, en 2021 à 2 500 euros. Sa valeur est estimée à 2 000 euros.

Les sans-voitures

La déclaration du pittoresque Jean Lassalle fait mention d'un utilitaire, un Fiat Doblo Cargo acheté 19 000 euros en 2011 et estimé à 1 200 euros. Mais elle est plus évasive sur l'année de naissance de son autre voiture, une Citroën C3 – encore – achetée en 2020 au prix de 1 900 euros et estimée à 1 500 euros, ce qui dénote un âge canonique.

Conforme à sa ligne politique, Yannick Jadot, boude l'automobile et utilise un scooter électrique Efun Rider 5000W 125, acheté 5 939 euros en septembre 2019 et estimé à 4 000 euros. Converti à l'électrique, il jette au passage un voile pudique sur les motorisations non précisées des véhicules de ses rivaux. Essence, diesel ? La déclaration ne le spécifie pas.

Reste un quintette d'irréductibles qui ont tous un avis sur l'automobile mais, en dehors des véhicules de fonction, n'en utilisent pas. Ou peut-être des véhicules empruntés à des proches mais non achetés par eux-mêmes. Ce sont Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon et, personne ne sera surpris, Anne Hidalgo.

Celle-ci avait été suivie durant deux mois en 2017 par notre confrère Caradisiac, qui avait dévoilé son stratagème : elle se déplaçait systématiquement en voiture au mépris du Code de la route et, lors des événements publics, se faisait déposer à deux pâtés d'immeubles, finissant le trajet à vélo pour rejoindre son public.

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