Les «giga-presses», nouvelle marotte de l'automobile - L'Usine Nouvelle

Tesla sera-t-il encore une fois précurseur ? Il est possible d’en prendre le pari alors que Volvo va doter sa future usine de Torslanda, en Suède, de presses géantes similaires à celles popularisées par l’entreprise d’Elon Musk, et que nombre de constructeurs montrent leur intérêt. Si l’appellation « giga-presse » relève surtout du marketing, les presses de fonderie géantes transforment bel et bien la production automobile. Tesla en utilise dans ses usines de Fremont (États-Unis), Shanghai (Chine) et Berlin (Allemagne), et revendique la plus grosse machine du monde, capable d’appliquer une force de 8 000 tonnes, au lieu des presses de 2 500 tonnes utilisées habituellement. De quoi démultiplier la taille des éléments fondus en comprimant sous-vide une centaine de kilos d’aluminium d’un coup !

« Au lieu de faire plusieurs pièces métalliques qu’il faut ensuite assembler, souder et riveter, vous ne fondez qu’une seule pièce », souligne Éric Espérance, associé chez Roland Berger. Cela diminue drastiquement le nombre d’éléments métalliques dans une voiture – le dessous de caisse arrière est passé de 70 pièces dans la Model 3 à deux dans la Model Y –, et limite le temps d’assemblage et les risques d’erreurs. Mais ces nouvelles machines n’ont pas que des avantages, tempère Patrick Hairy, le responsable du pôle métallurgie au centre technique spécialisé CTIF. Si les presses de l’italien Idra Group et de l’allemand Bühler sont toujours plus monumentales, elles nécessitent de très gros volumes pour rentabiliser le coût de fabrication des moules. Autres limites : leur intégration dans des usines existantes, vu leur taille, et leur maintenance, note l’expert. Reste que produire des voitures « à la manière des modèles réduits », comme le rêve Elon Musk, peut séduire.

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