Dans les années 1990, Louis Schweitzer, le président de Renault, avait lancé le slogan publicitaire des « voitures à vivre ». Son successeur, Carlos Ghosn, disait préférer des « voitures à vendre ». Aujourd’hui, le groupe mise de plus en plus sur les « voitures à louer » ou, plus précisément, sur des « solutions de mobilité », à en croire le plan d’action, très ambitieux, de sa filiale Mobilize, dévoilé mi-mai.
→ ANALYSE. De la vente de voitures à celle de « solutions de mobilité »
Avec une flotte d’un million de véhicules en location et plus de 200 000 en abonnement en 2030, elle devrait représenter un quart du chiffre d’affaires du groupe (contre 6 % aujourd’hui), et vise une rentabilité à deux chiffres dès 2027.
Vendre des services plutôt qu’un véhicule
« Mobilize vend des services et non des véhicules, ce qui permet de générer des revenus récurrents et de réduire les coûts d’utilisation pour nos clients », affirme Clotilde Delbos, l’ancienne directrice financière de Renault, qui vient de prendre les commandes de cette filiale.
Aux recettes tirées de la location, s’ajoutent celles sur le financement, la maintenance, voire l’assurance. Sur l’ensemble de la durée de vie d’une voiture, le chiffre d’affaires dégagé selon ce modèle économique serait trois fois supérieur à celui d’une vente classique en concessions.
Renault n’est pas le seul à déployer cette stratégie. Volkswagen vient ainsi de racheter Europcar, tandis que Stellantis poursuit son développement dans les systèmes d’autopartage, avec le rachat de l’Allemand Share Now, filiale commune de BMW et de Mercedes, qu’il va associer avec sa propre entité Free2Move. En 2030, il table sur 15 millions d’utilisateurs actifs et 2,8 milliards d’euros de chiffres.
La voiture neuve devient un objet de luxe
Ces constructeurs font tous le constat que le monde de l’automobile est en train de changer d’époque. À l’avenir, les voitures seront électriques et, surtout, les clients privilégieront de plus en plus l’usage à la propriété. Déjà, en 2021, près d’une voiture neuve sur deux (47,2 %) achetée par des particuliers, l’a été sous la forme d’une location avec option d’achat (LOA) ou de location longue durée (LDD), selon le cabinet C-Ways. C’était une sur dix en 2012.
En faisant évoluer leurs pratiques commerciales, les constructeurs tentent aussi de s’adapter à la réalité du marché : leurs modèles sont de plus en plus chers et de moins en moins de clients peuvent se les offrir. Le prix moyen d’une voiture vendue en concession a grimpé de 35 % depuis dix ans, pour atteindre 26 000 €, selon l’Argus.
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