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Parc automobile décarboné : l'Elysée et le ministère de l'intérieur hors la loi - Le Monde

Saviez-vous que les lois d’orientation des mobilités, de 2019, et Climat et résilience, de 2021, fixent aux entreprises, aux collectivités territoriales et à l’Etat des objectifs de verdissement de leur flotte automobile ? Dans le privé, les sociétés qui ont plus de cent véhicules légers devaient intégrer au moins 10 % de modèles électriques (100 % électrique ou hybride rechargeable) dans le renouvellement de leur parc en 2022, les collectivités ou entreprises publiques 30 %, et les services de l’Etat 50 %.

Où en est-on ? Ces quotas sont-ils respectés ? C’est ce qu’a voulu mesurer l’ONG Transport & Environment (T&E) en croisant le ficher des immatriculations automobiles et le registre Siren (celui des entreprises). Le résultat est « accablant », conclut-elle. Deux tiers des entreprises et des collectivités locales passées au crible n’atteignent pas les objectifs légaux. Quant aux administrations publiques, 87 % sont hors des clous.

« Les données dévoilent un échec généralisé de la loi », regrette Léo Larivière, responsable de l’étude sur l’électrification des flottes chez T&E France. La meilleure preuve, c’est que même l’Elysée ne la respecte pas. Sur les six véhicules intégrés en 2022 à la flotte élyséenne, l’ONG décompte « un diesel, deux essence, un hybride non rechargeable et deux hybrides rechargeables ». Le seuil de 50 % de véhicules dits « verts » n’est donc pas atteint, et surtout, « aucune des voitures n’est 100 % électrique », regrette l’ONG.

Un exercice loin d’être infaisable

Pire encore, le ministère de l’intérieur, sur lequel on compte en général pour faire appliquer la loi, n’a immatriculé pour son propre compte que 2,7 % de véhicules rechargeables. On est très loin de l’objectif de 50 %. T&E dénonce aussi le manque de volontarisme de l’Office national des forêts, de la SNCF ou de Transdev (opérateur de cars, bus et métros, filiale de la Caisse des dépôts).

Ce résultat est d’autant plus décevant, aux yeux de l’ONG, qu’elle juge la réglementation « peu ambitieuse », puisqu’elle accepte dans les quotas les voitures hybrides rechargeables. Or, celles-ci seraient « utilisées comme un outil de verdissement artificiel » : souvent utilisées en mode essence, elles émettent cinq à sept fois plus que les mesures officielles. Elles sont très prisées chez Airbus ou TotalEnergies.

T&E a regardé au cas par cas le comportement des gestionnaires des cent plus grandes flottes de voitures en France. Et a pu établir un classement. Parmi ces entreprises, 58 % des acteurs n’atteignent pas les objectifs légaux. Parmi les plus mauvais élèves, on compte Kiloutou, Air Liquide, Saint-Gobain, Avis Budget Group, la société alsacienne Wurth, spécialisée dans l’outillage, l’assureur Allianz ou l’entreprise de télécoms Altice-SFR.

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