
BYD. Trois lettres, et une exhortation, formulée en anglais : « Build your dreams ». En moins de trente ans, la réalité a de très loin dépassé le plus fou des rêves. L’an dernier, l’entreprise fondée en 1995 par Wang Chuanfu, un jeune ingénieur visionnaire, a carrément triplé ses ventes sur le marché chinois. Au premier trimestre 2023, elle y a dépassé Volkswagen, avec plus de 440 000 véhicules écoulés, contre 427 000 pour l’allemand, resté leader pendant quatorze ans.
► Des batteries aux voitures électriques
Incroyable aventure que celle de BYD. Lorsque Wang Chuanfu, scientifique d’extraction paysanne, orphelin à 15 ans, quitte son laboratoire de recherche sur les métaux non ferreux au milieu des années 1990, c’est d’abord pour s’engager sur les batteries rechargeables destinées à l’électronique grand public, moyennant un emprunt de l’équivalent de 300 000 € auprès d’un cousin.
Le virage automobile intervient seulement en 2003. Pressentant que le secteur est à l’aube d’une révolution, il rachète un constructeur chinois mal en point, Qinchuan Auto. Il met au point des véhicules hybrides, d’autres entièrement électriques, puis en 2022 abandonne définitivement les motorisations thermiques.
BYD joue désormais dans la cour des très grands de l’auto. D’autant que ses batteries ne trouvent plus place uniquement dans des téléphones portables, ordinateurs ou outils de bricolage mais occupent désormais une place centrale – y compris en termes de valeur – dans les voitures électriques.
► Une petite citadine électrique à moins de 10 000 €
L’ascension ne semble pas près de s’arrêter. Car BYD a présenté en avril, lors du dernier Salon automobile de Shanghaï, un nouveau modèle électrique de petite taille, la Seagull (la Mouette), commercialisée en Chine pour l’équivalent de 9 600 €. De quoi compléter sur ce marché une stratégie visant à offrir, avec un bon rapport qualité-prix, des voitures au plus grand nombre.
Dans ces conditions, les experts estiment que BYD pourrait, à brève échéance, devancer sur le marché mondial de l’électrique le pionnier Tesla, qui en 2022 est resté no 1 avec 1,3 million de véhicules vendus (contre 911 000 pour le géant chinois).
C’est d’ailleurs en partie pour contrer l’offensive de BYD que l’entreprise d’Elon Musk a récemment réduit ses tarifs, avec, en France, une baisse de plusieurs milliers d’euros sur certaines voitures, comme les Model 3 et Model Y, désormais affichés à moins de 40 000 € (après déduction du bonus écologique).
► Du haut de gamme à des prix qui se veulent raisonnables
Le géant chinois a pour l’instant choisi sur le marché européen un positionnement « premium accessible ». En d’autres termes, il tente de séduire le Vieux Continent avec des véhicules haut de gamme proposés à des prix qu’il estime raisonnables (dans les 40 000 € tout de même pour son SUV compact Atto 3 et autour de 70 000 € pour sa grande berline Han).
La prochaine étape de son offensive sera sûrement la construction d’une usine en Europe. D’où l’initiative de Bruno Le Maire, ce 31 juillet à Shenzhen. Le ministre de l’économie est venu pour vanter les mérites de la France et plus particulièrement des Hauts-de-France, où se constitue à vitesse grand V tout un écosystème autour de la voiture électrique, avec notamment quatre méga-usines de batteries et un pôle tout électrique mis sur pied par Renault.
► La France en concurrence avec d’autres pays européens
BYD devra a minima produire en Europe s’il veut que ses véhicules soient éligibles au nouveau bonus écologique que le gouvernement français veut appliquer à partir de janvier 2024. Ce dispositif devrait inclure un « score environnemental » prenant en compte les émissions de CO2 générées lors de la fabrication des voitures (qui en Chine reste très dépendante du charbon) et de leur transport.
Hormis la France, d’autres pays sont fréquemment cités dans la presse comme possibles lieux d’implantation du futur site européen de BYD, l’Allemagne, l’Espagne, la Hongrie ou encore la Pologne.
Les opportunités et les enjeux sont énormes dans le domaine des voitures électriques. En effet, dans un but environnemental, les Européens ont décidé d’interdire à compter de 2035 la commercialisation des véhicules neufs à moteurs thermiques (1).
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