
A la toute fin du XIXe siècle, les grandes villes occidentales sont en forte croissance et confrontées à une pollution que beaucoup d’habitants jugent insoutenable. Le principal responsable ? Le cheval, le moyen de transport de l’époque. Ils sont si nombreux – 300 000 à Londres en 1890, plus de 150 000 à New York, près de 80 000 à Paris – que leurs déjections posent de sérieux problèmes, en particulier du point de vue sanitaire. Pour y remédier, une solution émerge : remplacer ces chevaux par des chevaux-vapeur, autrement dit ces véhicules autopropulsés alors baptisés « quadricycles à moteur » et pas encore « automobiles ».
Entre les diverses options disponibles, le choix est délicat. La tradition incline à s’en remettre à un véhicule à vapeur, technologie qui a fait ses preuves sur le rail mais présente un inconvénient sur la route. En effet, une chaudière de petit gabarit impose des arrêts incessants pour se ravitailler en eau et en charbon. Une autre solution consiste à miser sur le moteur à pétrole, une invention spectaculaire qui a fait apparaître des engins difficiles à conduire mais plus endurants. En 1891, à Paris, Panhard-Levassor fait circuler une automobile à pétrole entre la porte d’Ivry et Boulogne-Billancourt (dans les actuels Hauts-de-Seine).
Reste une troisième voie : la traction électrique. Toujours en 1891, le carrossier français Charles Jeantaud réalise une prouesse équivalente à celle de Panhard-Levassor en parcourant 12 kilomètres à bord d’un véhicule doté d’accumulateurs. Sa voiture ne manque pas d’atouts : silencieuse, elle démarre en douceur, n’oblige pas à s’épuiser à manier une manivelle, et son fonctionnement est plus simple. Bien sûr, il faut longuement la recharger sur une prise domestique, mais trouver une pompe à essence est, alors, à peine moins fastidieux.
Une « électro-chauve-souris » à Philadelphie
C’est aux Etats-Unis, devenus en quelques années le pays de l’automobile, que la rivalité entre les trois technologies est la plus âpre. L’issue de la course qu’elles mènent pour rafler la mise va longtemps rester incertaine. En 1900, les voitures à vapeur sont encore en tête des ventes avec 1 681 immatriculations, talonnées de peu par les électriques (1 575). Les thermiques, elles, sont nettement distancées (936). Faute d’avoir pu s’adapter, les premières vont vite péricliter, laissant en lice le silencieux moteur branché sur ses batteries au plomb et les pétaradants cylindres gavés de pétrole.
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