Née en 2016, la plus vendue des Tesla poursuit sa mise au point qui consiste à corriger les aspects purement automobiles, négligés jusque-là.
Par Jacques Chevalier
Temps de lecture : 3 min
Magistrale démonstration de ce que pouvait être une voiture électrique, il y a sept ans, la Tesla 3 ne manquait pas de défauts comparée aux meilleures automobiles modernes. Le chantier immense du constructeur américain lui a fait brûler quelques étapes qui lui paraissaient secondaires au regard du cœur de sa démonstration.
Les dévots de la batterie et du changement « quoi qu'il en coûte » n'ont eu aucune peine à se laisser convaincre par l'offre de Tesla qui a pourtant, sans les alarmer, échangé le déploiement d'un réseau de concessionnaires digne de ce nom contre un réseau de recharge ultra-performant. Cela fait qu'une borne de la marque reconnaît une Tesla en approche et ouvre la trappe de recharge sans que l'on ait à présenter de carte d'abonné.
En revanche, et comptant sur la fiabilité réelle de l'électrique, Tesla a décidé de sacrifier le SAV, ce qui expose les propriétaires en cas de pépin à des situations souvent kafkaïennes. Réparer une Tesla reste une gageure sans parler du vieillissement du modèle. Et comme le constructeur a quelque peu bâclé la qualité, les ajustages de carrosserie, la présentation intérieure et la fidélité comme le confort des suspensions, laissaient vraiment à désirer.
Influenceurs aisément ébahis
Bref, il restait un peu d'ouvrage sur la table. Les améliorations sont survenues dans le cours de carrière de la Model 3, mais pas de façon aussi significative qu'avec cette toute dernière mouture présentée au salon IAA de Munich. Après deux millions de Tesla 3 produites, il était temps que vienne ce Model 3 Highland.
En réalité, quelques jours avant, des influenceurs peu enclins à la critique ont été invités par la marque à découvrir la voiture à Oslo et à tourner avec des airs ébahis quelques images pour les réseaux sociaux en effectuant quelques kilomètres. Tesla s'est bien gardé de convier des journalistes automobiles qui sont de funestes empêcheurs de rouler en rond, jamais contents de ce qu'on leur donne à essayer. À l'exception d'un confrère d'Automobile propre qui a réussi à se glisser dans ce cénacle restreint et qui nous a restitué quelques impressions.
D'abord ce qui se voit avec un avant plus pointu, des phares plus effilés et horizontaux à l'avant et des feux à leds en forme de C à l'arrière surmontant un diffuseur plus présent. Sans rien changer à la cellule centrale et aux portes (empattement toujours à 2,88 m), cela procure un aspect plus robuste à cette carrosserie dont le dessin pur franchit très bien les années.
Le hayon et le toit vitré demeurent, tout comme les roues de 18 ou 19 pouces dissimulées par des enjoliveurs noirs. Elles ont une fonction aérodynamique qui participe à l'amélioration du Cx passé de 0,23 à 0,19, excellent sur une voiture de 4,72 m (+ 3 cm).
Un monde nu
L'aménagement intérieur change beaucoup en donnant une sensation d'inachevé. Il semble manquer quelque chose tant l'ensemble parait nu – épuré diront les fans de la marque –, toujours sans console d'instruments derrière le nouveau volant. En effet, les comodos et le sélecteur de marche sont absents.
Les premiers sont remplacés par des touches tactiles au volant, le second se retrouve avec le démarreur dans l'écran central de 15,4 pouces aux bords affinés. Pas sûr du tout que l'aspect pratique y gagne, à l'image absurde de ce volant guidon de la Tesla S. C'est bien d'innover, encore faut-il proposer quelque chose de constructif derrière. En revanche, on apprécie les gadgets utiles comme le « mode chien » qui ventile la voiture pendant que vous faites une charge avec votre animal préféré à l'intérieur. L'insonorisation aurait été améliorée – un comble sur une électrique – les sièges sont nouveaux et reçoivent des tissus de meilleure qualité.
C'est une bonne chose pour compenser la sécheresse de la suspension qui aurait cependant été adoucie avec, question tenue de route, de nouveaux réglages plus lisibles des conducteurs moyens. C'est tout sur le plan technique avec un châssis inchangé, soit propulsion à la base avec une batterie permettant une autonomie de 513 km et la grande autonomie naviguant selon la taille des roues entre 629 et 678 km. Plutôt rassurant pour les gros rouleurs. À 42 990 euros, la première pourra encore déduire un bonus et rester très compétitive, la seconde restera perchée à 50 990 euros. Tesla a manifestement, avec une augmentation de 1 000 euros, calmé ses tarifs. La concurrence a du bon.
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