
Renault et Nissan devraient acter officiellement leurs nouvelles participations réciproques mercredi 8 novembre, selon des informations récoltées par Challenges auprès de sources officieuses de l’Alliance. A moins d’un retard imprévu pour des raisons juridiques. Le constructeur français descendra officiellement à 15 % du Japonais, au lieu de 43,4 %. Nissan restera à 15 % de Renault, comme aujourd’hui, mais recevra des droits de vote, dont il était privé jusqu’ici.
Les deux constructeurs seront donc à égalité, conformément aux accords de février dernier. C’est la fin des « traités inégaux », comme les qualifiait la presse japonaise en référence aux accords imposés par les Occidentaux à la Chine au dix-neuvième siècle ! Conséquence majeure : Renault ne contrôlera plus Nissan. C’est la fin de la grande alliance franco-japonaise forgée en mars 1999…
Celle-ci se détricote progressivement. Lundi 6 novembre, la société commune d’achats APO (Alliance Purchasing Organisation) a été dissoute. Renault et Nissan avaient annoncé fin septembre que cette co-entreprise créée en 2001, avec pas moins de 85 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, allait être supprimée.
Mieux : les salariés du constructeur automobile tricolore ont été avisés lundi dernier qu’ils devaient cesser le partage des données avec ceux de Nissan et Mitsubishi Motors - détenu à hauteur de 34 % par Nissan depuis 2016.
Fin de l’échange de données entre Renault et Nissan
« L’Alliance Renault Nissan s’arrête au 6 novembre. Donc, à partir de cette date, plus aucune communication avec Nissan », indique un courriel interne. Une porte-parole de Renault assure laconiquement : « on ne peut plus travailler comme avant. Nous introduisons de nouvelles méthodes de travail et adaptons les structures opérationnelles, conformément à la législation »
Cet éloignement se concrétise en premier lieu dans les futurs produits. Fabrice Cambolive, directeur de la marque Renault, nous expliquait ainsi mi-octobre que les huit futurs produits concoctés par la firme au losange pour les marchés hors d’Europe « n’auront rien à voir avec Nissan ».
C’est on ne peut plus clair. Les trois entreprises fonctionnent désormais au cas par cas sur des « projets communs concrets » de véhicules, de technologies, affirmait en septembre dernier à Challenges Gilles Le Borgne, directeur de l’ingénierie de Renault.
Parmi les projets communs rescapés de ce détricotage progressif de l’Alliance : la future petite Nissan Micra européenne. Elle est en cours de développement sur la plate-forme de la R5 tricolore. Et elle sera assemblée sur les mêmes chaînes du nord de la France.
Nissan a aussi accepté le principe d’une participation dans Ampere à hauteur de 600 millions d’euros. Mitsubishi Motors a pour sa part annoncé le 24 octobre dernier qu’il y investirait 200 millions d’euros. Cette nouvelle société reprendra les actifs du constructeur français dans l’électrique, qui seront donc scindés de la maison-mère.
Nissan investira dans Ampere
Mercredi 15 novembre, Luca De Meo, directeur général de Renault, doit dévoiler aux investisseurs la stratégie de cette société. La création d’Ampere devrait être actée au printemps 2024. Ce 8 novembre, Ampere doit déjà annoncer la composition de son comité de pilotage, dirigé par Luca De Meo. D’après le directeur général de Renault, la future entité électrique pourrait valoir jusqu’à dix milliards d’euros lors de son introduction en Bourse l’an prochain. Ampere emploiera environ 10.000 personnes et vise un bénéfice d’exploitation et un flux de trésorerie à l’équilibre à partir de 2025, ainsi qu’une marge à deux chiffres en 2030.
Nissan, pas plus que Mitsubishi Motors, ne participeront toutefois à la deuxième entité de Renault, Horse. Consacrée aux mécaniques thermiques et hybrides, celle-ci devrait être l’objet d’une co-entreprise avec le chinois Geely, avec une participation du pétrolier saoudien Aramco. Rassemblant les sites de Renault en Espagne, au Portugal, en Roumanie, Turquie et Amérique latine, Horse (nom de code) comprendra aussi les activités de Geely en Suède, puisque le Chinois détient notamment Volvo Cars.
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