Il y a le Toyota bZ4x, la Honda e : NY1, la Mercedes EQE… Aux appellations aussi absconses qu’imprononçables. Alors, quand un constructeur lance enfin une voiture dont le nom évoque véritablement quelque chose, on se réjouit. Le futur petit SUV d’Alfa Romeo s’appellera ainsi Milano, capitale de la mode italienne et ville de naissance en 1910 du constructeur au blason des Visconti. Ce jeudi, Jean-Philippe Imparato a dévoilé l’appellation de ce véhicule, qui sera présenté en avril prochain, pour des livraisons à la rentrée 2024. Le directeur général du label transalpin salue le retour de la marque dans la catégorie des petits modèles, qui n’existaient plus dans la gamme depuis le retrait de la Mito, un dérivé de Fiat Punto, en 2018.
Mesurant entre 4,20 et 4,30 mètres de long, ce véhicule est un outil de conquête indispensable, puisque les petits modèles représentent plus de la moitié des ventes de voitures neuves dans des pays comme la France. La Milano sera une cousine très proche des petits SUV Peugeot 2008, Opel Mokka, DS3, Fiat 600 et Jeep Avenger. Premier véhicule de l’ère Stellantis (groupe né en 2021 de la fusion de PSA et Fiat Chrysler Automobiles), il a été développé sur cette même plateforme.
Premier jalon vers l’électrique
Ce sera aussi la première Alfa produite hors d’Italie - si l’on excepte des véhicules assemblés au Brésil du début des années 1960 à la fin de la décennie 1980 pour le marché local. Comme les Fiat 600 et Jeep Avenger, la Milano sera effectivement assemblée en Pologne, à Tychy, où est aussi fabriquée la mythique Fiat 500 de 2007. Le site est réputé pour sa productivité.
Milano est aussi le « premier jalon du processus de transition de la marque vers l’électrique », souligne Jean-Philippe Imparato. Car ce petit modèle sera doté du moteur dit zéro émission de ses cousins français du groupe. Une motorisation à essence hybridée (avec l’appoint d’un moteur électrique de 48 volts), également d’origine PSA, sera aussi au programme.
Les prochains modèles d’Alfa Romeo seront, eux, 100 % électriques. « En 2025 et 2026, nous remplacerons les actuels Stelvio et Giulia (commercialisés en 2016), des véhicules de catégorie supérieure », précise le dirigeant, ancien directeur de Peugeot. Sans plus aucune déclinaison thermique. En 2027, toute la gamme sera électrique. Rude gageure pour un label, qui doit sa notoriété à sa sportivité et à l’emblématique musicalité de ses moteurs à essence !
Histoire chaotique d’un label emblématique
Alfa Romeo est une marque paradoxale, dont l’histoire chaotique est constituée de modèles mythiques (Giulietta, Giulia dans les années 1950, 60 et 70, par exemple) et de descentes aux enfers interminables générées par une gestion erratique, avec notamment une… réputation de fiabilité désastreuse. Malgré sa notoriété universelle, le constructeur, qui appartenait à Fiat depuis 1986, n’a d’ailleurs écoulé en 2022 que… 52 530 véhicules. Des scores très loin des 223 000 de 1990 ou des 207 000 de l’an 2000.
Ses volumes représentent le tiers de ceux du début des années 1970. La firme italienne était pourtant dans les années 1960 et début 1970 le BMW italien. Le hic, c’est que BMW a vendu, en 2022, 2,1 millions de voitures, Audi 1,61 million, Volvo 615 000. C’est dire la relative insignifiance des chiffres du label italien.
80 000 ventes prévues cette année
« Nous visons 80 000 ventes cette année », assure ce jeudi Jean-Philippe Imparato. Grâce au SUV compact Tonale, lancé à la rentrée 2022. Conçu sous l’ère Fiat Chrysler, ce Tonale vendu en déclinaison à essence (avec hybridation de 48 volts), diesel et hybride rechargeable, représente « 60 % des ventes de la marque ». Déjà ça. Mais c’est tout de même moins que les capacités de production de l’usine de Pomigliano d’Arco (près de Naples), où il est produit, qui se montent à 75 000 unités). Bien dessiné et agréable à conduire, ce véhicule distille cependant des performances et un brio décevants pour une Alfa.
Volumes insuffisants ? Certes, mais le dirigeant affirme que les conditions de rentabilité ont radicalement changé depuis la reprise en mains par Stellantis. « Le résultat financier était très négatif jusqu’en 2020, mais nous contribuerons cette année pour plusieurs centaines de millions d’euros aux profits du groupe. La marge opérationnelle de la marque est supérieure aujourd’hui à celles marques généralistes de Stellantis (Citroën, Fiat, Opel, Peugeot) », assure ce Français de lointaine origine italienne. L’ensemble de Stellantis a affiché, sur le premier semestre 2023, une marge de 14,4 %.
Les recettes du retour aux bénéfices
Outre le lancement du Tonale, les clés du retour aux bénéfices sont tout d’abord une hausse nette des prix de vente, véritable obsession de Carlos Tavares, directeur général de Stellantis. La marque a arrêté aussi en grande partie les remises (jusqu’à 40 %), les ventes de faux véhicules d’occasion zéro kilomètre, dont elle était coutumière. Par ailleurs, Jean-Philippe Imparato a décidé de simplifier les gammes qui se caractérisaient traditionnellement par un enchevêtrement pléthorique de versions, de composants comme les types de jantes…
Autre innovation chez Alfa Romeo : on ne produit plus sans client derrière. Avant 2021, « 38 % des véhicules fabriqués n’avaient pas de clients précis ayant signé un bon de commande », expliquait le dirigeant en mars 2023, après la publication des résultats de Stellantis pour l’année 2022. Jean-Philippe Imparato se refuse ce jeudi à fixer un objectif de volumes pour la marque à terme. Mais, l’an dernier, il affirmait quand même viser un retour aux 200 000 ventes annuelles, en se gardant soigneusement toutefois de donner une échéance.
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