
Publié le 15 déc. 2023 à 15:01
Avec le rapprochement de l'échéance européenne de 2035 sur la fin des moteurs thermiques , les salariés de l'équipementier automobile Schaeffler France, qui fabriquent à Haguenau (Bas-Rhin) et à Chevilly (Loiret) des roulements pour l'industrie automobile, sont inquiets. En cause, rapporte Denis Petrazoller, délégué syndical central (FO) et secrétaire du comité social et environnemental (CSE), une « absence de visibilité » sur l'évolution de l'activité des deux sites. « Nous travaillons sur les seuls moteurs thermiques et nous n'avons ni nouveau projet, ni nouveau produit tandis que les volumes baissent », insiste Fouad Benharrak, élu CFDT.
Les deux usines emploient ensemble environ 1.500 personnes, dont près de 1.400 à Haguenau. Des garanties d'emploi ne pourront passer, selon Fouad Benharrak, « que par de nouveaux produits fabriqués à Haguenau et à Chevilly. » Denis Petrazoller précise que des engagements ont été réclamés au groupe, dont la maison-mère est allemande. Sa réponse est attendue « avant les fêtes ».
Au point mort
Si les élus syndicaux se montrent fébriles, c'est parce que la direction a proposé, en septembre, de conclure un accord de performance collective (APC). Les négociations sont au point mort. Aucun des cinq syndicats représentatifs ne compte signer en l'état. Au-delà de la demande de garanties sur la pérennité des emplois, ils butent sur plusieurs points.
Au premier chef, des dispositions sur les mobilités internes et externes qui se verraient facilitées. Fouad Benharrak y voit un « accélérateur de démissions », par exemple si un employé administratif est appelé à passer en production, pénibilité accrue à l'appui. « Tous les sujets abordés seraient négociables sans APC. Nous ne voyons pas l'utilité de mettre les salariés à genoux », fustige encore Denis Petrazoller.
Ce blocage intervient alors que les salariés de Schaeffler France travaillent ,depuis 2018, en activité partielle de longue durée et ont connu, depuis 2019, plusieurs ruptures conventionnelles collectives, dont l'une prévoit encore des départs jusqu'en juin 2025 .
La direction refuse aujourd'hui de s'exprimer, arguant d'un contexte de changement de gouvernance. Le groupe vient d'annoncer le transfert de son siège social de Haguenau à Paris et la nomination d'un nouveau président pour la France (les usines de Haguenau et Chevilly, plus cinq autres sites, dont certains acquis en 2022). Il indiquait pourtant, début décembre, dans la presse locale, proposer un APC pour maîtriser la masse salariale alors que le chiffre d'affaires est appelé à baisser. Il appelait alors à plus de flexibilité.
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