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Dans l'automobile allemande, la transition vers l'électrique est bien plus douloureuse que prévu - Le Monde

Chaîne de production de voitures électriques dans l’usine Volkswagen de Zwickau (Allemagne), le 24 mai 2023.

« L’année 2024 va être plus dure que prévu, 2025 certainement aussi. » Interrogé par le quotidien Handelsblatt, Stefan Hartung, président du groupe Bosch, le premier sous-traitant automobile du monde, n’a pas mâché ses mots, même deux jours avant Noël. L’équipementier modèle, jusqu’ici le plus solide de toute l’industrie automobile allemande, s’est résolu à des restructurations devenues courantes depuis quelques mois.

Quelque 1 500 emplois devraient disparaître d’ici à 2025 au sein du groupe de Stuttgart. « La situation est plus tendue que prévu, nous sommes obligés d’agir, a expliqué M. Hartung. Nous ne pourrons pas éviter de supprimer des postes dans les spécialités concernées par la transition vers l’électrique, même si nous espérons continuer à embaucher dans les secteurs d’avenir. »

L’aveu en dit long sur ses perspectives de croissance, ainsi que sur ses contraintes de production. Certes, les suppressions d’emplois dans les sites spécialisés dans le moteur à explosion étaient attendues. Mais, dans un contexte de rareté de la main-d’œuvre qualifiée outre-Rhin, où les employeurs privilégient la requalification de leurs salariés, réduire les effectifs témoigne d’un besoin urgent de diminuer les coûts. C’est un signe d’alerte pour l’industrie centrale du « made in Germany » (506 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, 15,4 % du total des exportations allemandes, 775 000 salariés)  : il ne fait plus de doute que la transition vers l’électrique sera bien plus douloureuse qu’anticipé.

Délocalisation vers l’Est

Ainsi Continental, le grand équipementier de Hanovre, a lui aussi annoncé début novembre un plan de réduction des coûts. Au sein du groupe ces prochaines années, 5 500 postes doivent disparaître, dont 1 000 en Allemagne. Et son concurrent ZF, troisième grand équipementier, a annoncé une « stricte discipline de coûts ». Il expérimente un modèle de production qui donne des sueurs froides au syndicat IG Metall : non seulement les emplois liés au moteur thermique vont disparaître outre-Rhin, mais ceux du moteur électrique censés les remplacer pourraient être plutôt créés… en Europe de l’Est.

En Serbie, un site ZF employant 1 000 salariés doit ainsi être gonflé à… 6 000 personnes d’ici à 2032. Chez les petits sous-traitants spécialisés dans les pièces pour moteur thermique, frappés plus que les autres par la crise énergétique, les effets de l’inflation et de la hausse des salaires, le mouvement de délocalisation vers l’Est est enclenché depuis longtemps.

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