Ca y est, Dacia vient de dévoiler ce jeudi 4 janvier les prix de son nouveau SUV Duster III. Avec un tarif de départ affiché à 19.690 euros, il apparaît sous la barre fatidique des 20.000 euros. C’est 450 euros d’augmentation par rapport au Duster II actuel, avec la même mécanique thermique roulant au GPL… Raisonnable ? En fait, l’inflation est plus forte qu’il n'y paraît. Car, pour préparer le terrain, la marque à bas coûts de Renault avait habilement supprimé fin 2023 une version d’entrée de gamme du Duster II précédent… à 17.990 euros. Le saut est donc in fine de 1.700 euros.
Sans oublier que la troisième génération du Duster culminera à 28.100 euros (Hybrid en finition Journey ou Extreme). Contre… 25.800 pour le Duster II encore en vente (diesel 4x4)! La mécanique hybride (essence avec appoint de l’électrique, 200 volts) de 140 chevaux remplacera en effet le moteur Blue dCi à gazole de 115 chevaux. Le groupe au losange espère d’ailleurs qu’une bonne partie des ventes sera réalisée avec la motorisation hybride.
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Dacia poursuit ainsi méthodiquement sa hausse des prix. Ses tarifs sont d'ailleurs parmi ceux qui ont le plus grimpé ces quatre dernières années. Le tarif de base d’une petite Sandero a ainsi crû de 50% depuis 2019. Pour le SUV Duster, la hausse est même de plus de 60% (toujours en version de base). Et le futur dérivé long du Duster, connue provisoirement sous le nom de Bigster, ne devrait pas démarrer avant 25.000 euros en entrée de gamme.
De plus en plus loin de son rival, le MG ZS
Pour justifier cette stratégie, Dacia argue que le nouveau Duster est très différent des deux premiers, nés respectivement en 2010 et 2017. C’est vrai. Le troisième du nom, que l’on pourra commander en mars pour des livraisons en avril-mai prochain, repose désormais sur la même plateforme technique "CMF-B" que les Renault Clio, Captur et Arkana, mais aussi les récents Dacia Sandero et Jogger du groupe. Le Duster II était la dernière des Dacia à utiliser le très ancien châssis "B Zéro" des premières Logan (2004), qui remontait à la Clio II de la fin des années 1990. Avantage de la nouvelle plate-forme : un volume habitable supérieur pour une longueur contenue de 4,34 mètres de long, une meilleure filtration des bruits et vibrations, davantage d’aides à la conduite. Et cette base roulante permet de recevoir la motorisation hybride.
Il n’empêche! Le Duster s’éloigne progressivement de son principal rival à ce jour, le MG ZS chinois à essence, dont le tarif démarre à 17.490 euros, soit encore plus bas que le prix de base du Duster II il y a encore quelques mois. En revanche, la version électrique du ZS est nettement plus onéreuse (à partir de 33.990 euros) que le Duster hybride.
Le Roumain hybride va aussi être défié par de nouveaux concurrents, dont le futur Citroën C3 Aircross, prévu en 2025. Les dimensions seraient voisines avec des prix de base proches. Dacia pourrait toutefois progressivement tirer son épingle du jeu. La direction des ventes de la firme à bas prix de Renault confirme en effet que l’écart tarifaire entre les deux firmes n’est plus que de 12 à 13%, contre 25% il y a cinq ans.
Des hausses de prix, mais des clients conquis
En augmentant singulièrement ses tarifs, Dacia veut clairement accroître ses marges, lesquelles se situent déjà un très bon niveau, "en moyenne de 15%", selon Gilles le Borgne, directeur de l’ingénierie du groupe Renault. Au premier semestre 2023, Dacia battait même Mercedes (14%), BMW (10,6%), Tesla (10,5%), Audi (10%). C'est dire, même si les comparaisons sont délicates, Dacia bénéficiant des technologie développées et inaugurées par le groupe au losange.
Et malgré une hausse continue des tarifs, les clients se précipitent. Les immatriculations de voitures neuves de la marque ont progressé encore de 19,5% en France l'an passé à 156.400 unités. Soit une honorable part de marché de 8,8%. Sur l'ensemble de l'Europe, les volumes ont progressé de 19,8% à 512.000 véhicules (sur onze mois 2023). La pénétration frise les 4,3%. Pas loin de la marque Renault elle-même (5,2%)!
Dacia, la recette magique des marges
Quelle est donc la recette magique de Dacia pour expliquer de tels marges? Des modèles simples et légers. Un break-monospace familial Jogger, pèse ainsi 1,2 tonne en version de base, contre 1,5 tonne pour un ludospace Renault Kangoo comparable. Cette légèreté permet d’économiser de l’acier, du plastique... Elle procède ainsi d’une réduction du nombre de composants. Une Dacia comprend moitié moins de pièces qu’une Renault. Et la part de l’électronique en valeur est inférieure de moitié à celle d’une Renault.
Dacia jouit aussi d’une base de production et d’approvisionnements à bas coûts. Le coût horaire (dans l'industrie) atteint 10,3 euros seulement en Roumanie (selon Rexecode) où le Duster est fabriqué, contre 16,3 euros en Slovaquie où sont produites la Peugeot 208 et la Citroën C3, 23,8 euros en Espagne où la firme au losange assemble ses Captur et Austral, 42,8 euros en France. La Roumanie est avec la Bulgarie de pays le moins cher d’Europe. Et Dacia a recours à un modèle de distribution réduit à sa plus simple expression, s’appuyant sur le réseau Renault. Les "coûts de distribution sont inférieurs d’un tiers ou de moitié par rapport à des constructeurs généralistes", d’après Luca de Meo, directeur général de Renault.
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