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Vincent Salimon, PDG de BMW France : « La voiture passion existe toujours » - Le Journal du dimanche

En 2023, il s’est vendu 1,8 million de voitures neuves en France, loin des 2,2 millions de 2019. Le marché est en pleine transformation : modification du bonus écologique, électrification du parc, leasing social… Comme tous les autres constructeurs, dans ce marché changeant, BMW cherche à répondre aux attentes de ses clients, pour une voiture plus propre, mais toujours sportive et avec un vrai plaisir de conduite.

Le JDD : Alors que le marché automobile français est en recul en nombre de voitures vendues, BMW France semble garder le sourire ?

Vincent Salimon, PDG de BMW France : Avec 59 600 BMW, 28 200 Mini et 21 600 motos vendues, nous avons non seulement retrouvé nos chiffres prépandémie mais aussi le leadership des constructeurs premium. Au niveau mondial, le groupe a aussi fait une année record, avec 2,55 millions de voitures livrées, dont 6 000 Rolls-Royce, preuve que l’ultra-luxe se porte très bien. La toute nouvelle Mini arrive cette année dans sa version électrique.

« Nous avons décidé d’investir 600 millions d’euros dans l’usine d’Oxford afin de rapatrier la production de cette voiture en Europe dès 2026 »

Sans bonus écologique, ne sera-t-elle pas plus compliquée à vendre ?

Effectivement, mais comme la force du groupe est d’être très flexible et très réactif, nous avons décidé d’investir 600 millions d’euros dans l’usine d’Oxford afin de rapatrier la production de cette voiture en Europe dès 2026. D’ici là, à nous d’être compétitifs, avec notamment notre système de location à moins de quatre cents euros par mois. À ce prix, le client a une voiture premium avec toutes les nouvelles technologies et une autonomie de plus de 300 kilomètres, largement suffisante pour une urbaine.

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Si, en 2025, le gouvernement français supprime tous les bonus, comme en Allemagne, pour uniquement se concentrer sur le leasing social, proposerez-vous une voiture à 100 euros ?

Je n’imagine pas que le gouvernement puisse abandonner un système de calcul d’éligibilité au bonus aussi complexe et aussi vertueux. Le bonus social est un produit très intéressant parce que ça permet d’électrifier et de réduire les émissions de CO2 du parc automobile français en rendant accessible la voiture électrique à une population qui n’avait pas les moyens d’acheter une voiture neuve. Mais BMW ou Mini ne sera jamais en mesure de proposer des loyers susceptibles d’entrer dans le leasing social.

« Le gouvernement cherche à financer le bonus avec le malus »

Vous estimez-vous pénalisé par le malus de 60 000 euros sur les voitures plus puissantes ?

Pas plus que nos concurrents. Le gouvernement cherche à financer le bonus avec le malus. C’est donc à nous de nous adapter et de nous différencier avec les meilleurs produits. D’ailleurs, même avec le malus nous n’avons jamais vendu autant de version M [pour Motorsport, les versions ultrasportives, NDLR] que l’année dernière. La voiture passion existe toujours. Simplement, c’est une passion qui coûte un petit peu plus cher qu’auparavant.

En 2024, vous prévoyez une augmentation de 50 % de vos ventes d’électriques. C’est ambitieux…

BMW et Mini confondus, nous avons déjà vendu 16 300 voitures électriques. Faire + 50 %, c’est envisageable si la production suit. Et elle va suivre ! La France est un pays important pour BMW : elle est le deuxième marché mondial pour la moto, le quatrième marché pour Mini et le sixième marché BMW. La France a été la première filiale européenne du groupe, il y a déjà 50 ans. Nous avons investi 100 millions d’euros dans la construction de notre nouveau siège de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines).

« Chaque année, nous dépensons pour 3,5 milliards d’euros d’achats chez les équipementiers français »

Mais votre groupe n’a pas d’usine en France…

Chaque année, nous dépensons pour 3,5 milliards d’euros d’achats chez les équipementiers français. Nous avons un grand centre de formation à Tigery, en Essonne, et le centre d’essai de Miramas à Istres, dans les Bouches-du-Rhône, où nous essayons toutes nos nouvelles voitures. Enfin, nous avons notre plateforme logistique de Strasbourg de pièces de rechange et accessoires.

Votre best-seller c’est le X1, un SUV. Comment appréhendez-vous le « SUV bashing », à la mode chez certains politiques ?

Plus que du « SUV bashing », c’est même du « voiture bashing ». Je déteste toute forme d’approche punitive. Essayons plutôt de trouver, tous ensemble, un moyen constructif pour protéger la planète et pour développer la mobilité plus responsable que tout le monde demande.

Oui, nous travaillons sur le poids des voitures, mais nous travaillons surtout sur la circularité des matériaux. Faisons en sorte de prendre en compte le taux de matière recyclé utilisé pour la fabrication de nouvelles voitures. Nous rendons publique l’empreinte écologique de nos véhicules. Nous l’avons fait pour la nouvelle Série 5 et nous allons le faire pour la nouvelle Mini.

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