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Ils assureront la sécurité pour les trois Grand Prix à Monaco: l'Automobile Club de Monaco forme 700 bénévoles - Nice matin

Dans leur combinaison orange, au bord de la piste, ils veillent au bon déroulement de la course, prêts à sauter le rail et rejoindre le bitume en cas d’accident.

Les commissaires bénévoles de l’Automobile Club de Monaco (ACM) sont en pleine "répétition générale", ce week-end, au chapiteau de Fontvieille où ils se remettent en jambes pour la saison mécanique monégasque annoncée: E-Prix le 27 avril, Grand Prix historique du 10 au 12 mai et Grand Prix de Formule 1 du 23 au 26 mai.

Ordre et discipline

Si côté circuit, les tribunes sont en cours d’installation depuis plusieurs semaines déjà sur le port Hercule, ce stage - obligatoire pour tous les commissaires et les licenciés de l’ACM - permet de retrouver ses réflexes.

Cette année, 703 hommes et femmes sont engagés. Parmi eux, 43 bleus, nouveaux venus retenus parmi 500 demandes. Il faut avoir entre 18 et 40 ans si c’est une première fois, dépasser 1 m 65, habiter pas trop loin de Monaco. Et afficher une bonne condition physique pour la dizaine d’ateliers prévue lors du stage: sauter le rail, porter une roue, dégainer l’extincteur face à une voiture en feu ou comprendre les règles d’une course. En fonction des résultats, les aspirants sont retenus ou pas et affectés à un poste. Les anciens eux, doivent aussi refaire leurs preuves, lors de l’évaluation annuelle.

"On se doit d’être bon, si on devient moins bon, on sort", résume Jean-Michel Matas, commissaire général adjoint de l’ACM, en charge des commissaires. "C’est du sérieux pour une raison bien précise, c’est la sécurité qui prime. Il ne faut pas perdre ses réflexes et il faut obéir au chef de poste qui donne les ordres. La discipline de l’ordre passe au travers du chef de poste, c’est ce que nous leur inculquons constamment." 

L’esprit militaire est assumé. Il infuse dans cette armée de bénévoles si singulière qui fait la renommée du Grand Prix de Monaco. "Ce corps a été voulu et créé par notre président Michel Boeri. Il a un état d’esprit un peu militaire, c’est vrai, avec des grades, des distinctions. Tout est hiérarchisé mais c’est une obligation. On ne peut pas faire marcher 700 personnes si chacun fait ce qu’il veut. Ce qui nous guide, c’est la sécurité: celle des équipes, celle des pilotes et celle des spectateurs. Et tout part des commissaires."

Un engagement de passionnés

De jeunes avides de l’univers F1 aux vieux briscards, tout ce petit monde se retrouve dans ces valeurs. Certains rempilent à chaque saison depuis trente ou quarante ans. Voire plus. "Chez les plus jeunes, une carrière c’est plutôt dix ans aujourd’hui", tempère Jean-Michel Matas, "avec la vie moderne, les études, les déménagements. Mais nous fidélisons beaucoup, tous sont très attachés à l’Automobile Club de Monaco. On s’aperçoit même que les plus jeunes l’ajoutent à leur CV. Pour un employeur, cela montre que l’on est carré et à l’heure. Chez nous, on n’admet pas un retard. Ceux qui ne sont pas à l’heure, ils se prennent un plomb!"

La formule est raide, mais elle plaît, ne serait-ce qu’à voir l’engagement de ces femmes et ses hommes, bénévoles qui consacrent une grande partie de leur temps libre à préparer et assurer la sécurité des Grands Prix. "Au niveau calendrier pour des bénévoles, c’est énorme, admet Jean-Michel Matas. Mais tous sont attachés à cet esprit de club, de corps des commissaires. C’est dans la mentalité, on peut leur faire déplacer des montagnes."

Lui gravite dans le corps des commissaires depuis plus d’un demi-siècle "J’ai 54 Grands Prix à mon actif", annonce Jean-Luc Filippi alias le Doc, écho à une capillarité indisciplinée qui rappelle le personnage de Retour vers le futur. Au présent, il fait sensation lors de ce stage des commissaires pour avoir mis au point un "crash training car" novateur. Voulu par les équipes de l’ACM, ce monoplace robotisé d’entraînement permet de simuler des scénarios d’accident. Et exercer ainsi les commissaires potentiellement confrontés à ces situations sur la piste.

Il y a quinze ans, l’Automobile Club s’équipait d’une carcasse de monoplace agrémentée d’un générateur à gaz qui recrée une voiture en feu. Aujourd’hui, ce crash training car, revendiqué comme une première mondiale, est un autre outil performant pour parfaire l’instruction. "Le président Boeri avait émis le souhait que l’on crée une véritable voiture pour entraîner les commissaires. J’ai accepté le challenge", résume simplement Jean-Luc Filippi.

Photo Jean-François Ottonello.
Agilité recherchée pour être opérationnel dans les installations. Photo Jean-François Ottonello.

Il est allé jusque dans le Tarn pour dégoter une monoplace de Formule 3 qui lui a servi de squelette. "Ensuite, je me suis fait un cahier des charges sur ce qui était possible de faire de manière raisonnable en imaginant une dizaine de cas d’accidents plus ou moins compliqués."

Les recherches techniques ont permis de faire naître cette voiture commandée par informatique, qui peut simuler une perte du train avant, un début d’incendie, des écoulements de liquides. Et aussi perdre une roue. Une intelligence artificielle choisit de manière aléatoire un des dix cas et le niveau de difficulté. Et confronte ainsi les commandos de commissaires à des interventions qu’ils pourraient vivre sur le terrain.

Le projet a nécessité quelque 350 heures de travail. "Une fois le cahier des charges fixé, il n’y a pas eu de grande difficulté", assure Jean-Luc Filippi, ex-enseignant universitaire dont la mécanique est une passion depuis toujours. Des voitures miniatures qu’il crée de A à Z dans son atelier aux vraies cylindrées qu’il retape par plaisir. "J’aime revivre la construction d’une voiture. Je ne veux pas qu’on me fabrique une pièce. Soit je sais la faire, soit j’apprends à la faire. C’est ce qui m’intéresse."

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