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Automobile : le LBX, trop timide pour transformer Lexus - Le Monde

Le LBX de Lexus.

Lexus, spécialiste des voitures hybrides raffinées et propres sur elles, est aussi connu pour sa stratégie commerciale déroutante. Plutôt que de mettre ses œufs dans les différentes niches du monde très codifié du premium, le constructeur japonais créé par Toyota a concentré l’essentiel de son offre sur des modèles de gros ou moyen gabarit, guère différenciés, voire interchangeables.

Lesdits modèles étant de surcroît gratifiés de dénominations hermétiques (UX, NX, ES, RZ, RX, LS…), le constructeur se retrouve avec une gamme en manque de notoriété et dépourvue de proposition sur le segment très prisé des petits modèles chics. Une spécialité qui a, entre autres, beaucoup profité à Mini, à BMW avec le X1, à Audi avec l’A1, ou à Mercedes avec la Série 1.

En lançant enfin un petit SUV, baptisé « LBX » – encore un nom qui ne va pas susciter l’empathie –, Lexus veut prendre pied sur ce terrain et, au-delà, élargir son rayonnement commercial, qu’il juge à juste titre insuffisant en Europe. Ce modèle, qui est le plus compact (4,19 mètres) jamais produit par la marque, doit permettre à Lexus d’atteindre le seuil des 10 000 immatriculations en 2025 sur le marché français, où ses ventes n’ont pas dépassé les 5 700 unités en 2023. Au passage, il s’agit de rajeunir la clientèle (âgée en moyenne de 63 ans), de la féminiser et de réduire la dépendance aux flottes d’entreprise. Bref, le LBX entend faire tabula rasa.

Conçue sur la base de la Yaris Cross de Toyota, la nouvelle Lexus prend ses distances avec le design radical, les angles vifs et les calandres béantes des autres réalisations du constructeur. Confirmation d’une difficulté chronique à trouver la bonne distance entre faire preuve d’originalité et se montrer rassurant, le balancier est allé un peu loin. Le style est moins torturé, mais il est devenu trop lisse et peine à accrocher le regard.

Niveau de prestation élevé

En revanche, la reconfiguration de l’habitacle, toujours tiré à quatre épingles et intelligemment modernisé, apparaît plus réussie. Les matériaux sont doux au toucher, le volant agréable à prendre en mains, et l’ergonomie générale s’est améliorée. Confortablement suspendu et vif sur ses appuis, le LBX est un compagnon de voyage sans souci. Les adultes ayant pris place à l’arrière trouveront quand même l’espace disponible un peu exigu.

Proposée avec une unique motorisation hybride de 136 chevaux (un trois-cylindres de 1,5 litre accouplé à un moteur électrique aux performances renforcées par la présence d’une batterie de 1 kilowattheure), cette voiture n’est pas faite pour être cravachée. Lorsque la mécanique est fortement sollicitée, la transmission à variation continue exige toujours un temps de réaction qui rend les accélérations plus flegmatiques que décoiffantes. L’aimable clientèle de Lexus, comme celle de Toyota, n’est pas du genre à s’en émouvoir. Elle s’intéresse plutôt au niveau de consommation et, dans ce domaine, le LBX brille par sa sobriété.

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