Search

Nvidia place ses pions dans l'IA pour l'automobile - Les Échos

C'est une facette de Nvidia que l'on connaît moins. Mais petit à petit, le leader mondial des puces graphiques pour l'entraînement des grands modèles d'intelligence artificielle accélère dans l'automobile. Caméras, radars, GPS : avec autant de capteurs, les voitures autonomes du futur généreront une masse de données qui nécessiteront de la puissance de calcul, soit précisément ce que fournit Nvidia.

Pour capter ce marché, Nvidia ne se contente pas d'être un partenaire industriel des constructeurs. L'américain vient d'investir pour la première fois dans Wayve, une start-up britannique de 290 personnes, créée en 2017, et qui développe des modèles d'IA pour la voiture autonome, dans le cadre d'une levée de fonds record. La start-up, basée à Londres et dans la Silicon Valley, a annoncé mardi avoir levé 1,05 milliard de dollars en série C, un montant jamais vu pour une jeune pousse de l'IA en Europe.

Ce tour de table a été mené par SoftBank qui entre au capital de Wayve et intègre aussi le conseil d'administration. Microsoft, qui avait déjà investi 200 millions de dollars début 2022 lors du tour précédent, a également remis au pot. La levée de fonds a même été saluée par Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, pour qui Wayve « conforte le statut du Royaume-Uni comme superpuissance de l'IA ».

« Créer une forme d'exclusivité »

Publicité

Nvidia ne débarque pas dans l'automobile. Sur l'année fiscale 2024, le groupe a réalisé 1,1 milliard de dollars de revenus (soit 2 % du total) avec cette industrie, en vendant sa plateforme de computing Nvidia DRIVE à différents constructeurs dont Volvo, Mercedes Benz ou Hyundai. « L'automobile a des besoins de calcul énormes, confirme Pedro Moreno Lahore, en charge de l'offre automobile de Nvidia pour la France et l'Europe du Sud. Dans les voitures autonomes, certains calculs ne peuvent pas être faits dans le cloud du fait de leur criticité. C'est là que Nvidia intervient, avec une brique hardware dans les voitures et des couches logicielles au-dessus ».

Wayve était d'ailleurs client de Nvidia. « Quand on arrive à un tel niveau de partenariat, il est logique d'entrer au capital. Nvidia créé aussi une forme d'exclusivité à moyen terme. Ils empêchent un concurrent de mettre la main sur des technologies clé », décrypte Sébastien Amichi, associé chez Kearney en charge de l'automobile.

Car Intel et Qualcomm, les deux autres géants des puces, se sont aussi positionnés sur le créneau de la voiture autonome : le premier en rachetant l'israélien Mobileye en 2017, spécialisé dans les capteurs intelligents, et le deuxième en reprenant Veoneer, le spécialiste de l'assistance à la conduite, en 2021. « Tout va se jouer entre eux trois » pronostique Sébastien Amichi.

« L'OpenAI de la voiture »

De son côté, Wayve va pouvoir recruter et acheter des capacités de calcul. Et surtout transformer sa recherche fondamentale en un produit industriel pour les constructeurs automobiles. La société se positionne comme « l'OpenAI de la voiture » : elle a élaboré plusieurs grands modèles d'IA qui permettent aux voitures autonomes d'apprendre et d'interagir avec leurs environnements, notamment lors d'un événement soudain (par exemple lorsqu'un piéton traverse subitement la rue).

Pour Wayve, l'IA doit être intégrée dans le monde physique (dans des robots, ou des voitures par exemple) pour se nourrir des informations environnantes. Or aujourd'hui, les grands modèles d'IA, comme ceux d'OpenAI ou de Meta, sont nourris quasi exclusivement de texte issu du Web. Problème : le texte étant une ressource trop faible, les grands modèles actuels ne peuvent pas raisonner, ni prendre des décisions. C'est ce qui handicape le développement des voitures 100 % autonomes (de niveau 5).

Avec sa solution AI Driver, Wayve permet potentiellement aux véhicules d'atteindre le niveau 3 (haute autonomie) et 4 (autonomie quasi complète). « L'automobile est un cas d'usage intéressant pour l'IA. Cela permet d'appréhender l'interface homme-machine, machine-environnement et machine-réseau et de répliquer les enseignements ailleurs » explique Sébastien Amichi, du cabinet Kearney. Mais Wayve n'a pas encore vendu sa solution à des clients. Après cette levée de fonds record, c'est tout le défi de la monétisation qui l'attend.

Adblock test (Why?)

https://news.google.com/rss/articles/CBMiZWh0dHBzOi8vd3d3Lmxlc2VjaG9zLmZyL3RlY2gtbWVkaWFzL2hpZ2h0ZWNoL252aWRpYS1wbGFjZS1zZXMtcGlvbnMtZGFucy1saWEtcG91ci1sYXV0b21vYmlsZS0yMDkzNzU40gEA?oc=5

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "Nvidia place ses pions dans l'IA pour l'automobile - Les Échos"

Post a Comment

Powered by Blogger.