
Si la surfréquentation automobile du littoral Sud nourrit la colère des habitants, la problématique est au cœur d’un comité de pilotage qui, depuis cet hiver, réunit autour du préfet de Région, la Ville, la Métropole, le Parc national des calanques, la RTM… Le long de ces dix kilomètres qui séparent la marina de Callelongue, l’instauration des 30 km/h, l’installation des radars, la chasse au stationnement anarchique, ou l’arrivée d’un bus à impériale n’ont pas fluidifié le trafic.
"C’est tout le paradoxe d’avoir créé un parc national dans la ville, mais sans parking. C’est Disneyland au fond d’une impasse", soupire Guy Barotto, président du CIQ de Callelongue. Le déplacement de la barrière de filtrage, de l’entrée du bourg au niveau du rond-point Sonia-Lianos, vendredi, lui a rendu le sourire. Comme aux 55 familles qui y vivent à l’année. "Dès la mise en service du dispositif, les minots ont refait du vélo en toute sécurité", se réjouit le cabanonier, qui formule la demande depuis sept ans. "Sans ce déplacement de 200 mètres, les véhicules avançaient le plus possible, et se stationnaient de partout, c’était invivable."
"Les médecins ne se déplaceront pas"
Sur l’avenue de la Madrague-de-Montredon, on alerte par tous les moyens sur les dangers de ce flux de circulation interrompu. "C’est de pire en pire : même sur les passages piétons, nous ne sommes pas en sécurité. Rien que pour cela, je ne laisse pas mon fils partir seul au collège. Et puis, si on veut prendre la route, il faut choisir ses horaires car on a toujours peur de se retrouver coincés", avoue Mar, habitante de la Pointe-Rouge. Tellement coincés que certains s’interrogent sur une arrivée massive de véhicules d’urgence à l’heure de pointe. Et en cette année olympique…
"À Marseille, nous nous déplaçons dans toute la ville, pas une porte que l’on ne veut pas pousser. Mais sur le littoral Sud, cela devient compliqué", reconnaît Christian Gibert, président de SOS médecins Marseille. Le généraliste n’enverra personne sur la route du littoral. "On ne peut pas envoyer un médecin pour qu’il reste coincé dans les embouteillages, on évite le secteur. Le trafic automobile est un vrai problème et je pense qu’il va s’aggraver pendant la période olympique."
Du côté du 15, on rassure, "on se déplace à chaque fois qu’il y a urgence, peu importent les conditions". Même chose du côté des marins-pompiers. "De la Pointe-Rouge jusqu’aux Goudes, le phénomène est le même tous les étés. Mais, bien sûr que nous irons porter secours n’importe où", coupe le capitaine de frégate David, chef de la division opérations du BMPM. Entre les prédispositions de moyens, l’hélicoptère bombardier d’eau et les accès par la mer, les interventions en cas de feu de forêt ont intégré la difficulté de circuler. "Même chose si l’on porte secours. Nous pouvons évacuer un blessé par la mer mais c’est un usage exceptionnel. Cela n’empêche pas de répéter qu’il est important de bien stationner son véhicule et que le mieux est d’éviter le plus possible de se garer près de la végétation. Car les pots d’échappement sont souvent la cause d’un départ de feu…"
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