C’est impressionnant tout ce que l’on peut retirer d’une voiture. De petits conducteurs au moteur dans son ensemble, aux faisceaux électriques, aux pneus, portes, capots vitres etc. La déconstruction est devenue un métier à part entière. Souvent, d’anciens constructeurs sont devenus des déconstrucueurs. Le bassin d’emploi de Romorantin était parfait pour réaliser ce type d’entreprise : des anciens de Matra n’attendaient qu’une chose, pouvoir servir l’automobile, mais d’une autre façon.
Indra, maison mère de Re-Source et leader sur le marché, est issue d’une joint-venture à 50/50 entre Renault et Suez. Dans cette entreprise installée sur la zone du Patureau de la Grange à Pruniers, 43 personnes se répartissent entre ingénierie et pièces automobiles.
2 h 30 pour déconstruire un véhicule
Sur le site, on recense 600 voitures. 20 sont déconstruites tous les jours. Il faut compter 2 h 30 pour déconstruire un véhicule en moyenne. La déconstruction s’organise comme la construction. Une première phase d’étude : que peut-on récupérer dans la voiture ? Après démontage des portes avant, démontage du tableau de bord et de tout ce qui se trouve dans la voiture comme les sièges, la voiture est retournée pour rentrer plus facilement et ainsi mener ces opérations. Puis vient le temps de la remise à plat, avec le démontage du moteur.
Phase de retournement de la voiture.
© (Photo cor. NR, Arnaud des Abbayes)
Un service de vente directe est possible
Au fur et à mesure, les pièces récupérées sont mises en bacs parfaitement ordonnées, les autres en vrac suivant les matériaux. Ensuite vient la partie vente et elle débute par la photo et la description des pièces qui seront par la suite présentées aux sites marchands comme Opisto. Ou bien eBay pour les particuliers. Les professionnels ont deux sites réservés et exclusifs qui sont Digipiec et Précis (1).
Sur place, un service de vente directe est possible. Il y a environ 30.000 pièces en stock. Les voitures sur lesquelles il n’y a rien à récupérer sont broyées sans moteur et deviennent de petits cubes de métal et divers matériaux qui partent directement au recyclage dans une entreprise spécialisée. Le tas de voitures toutes rouillées que l’on entrevoit de la route rassemble des voitures brûlées qui sont en attente de démolition lorsque les papiers seront en règle.
Les ambitions d’Indra sont importantes, d’abord en croissance externe, ils envisagent de reprendre de nombreux démolisseurs afin de devenir en 2030 leader européen avec un CA de 300 millions d’euros en perspective. Dans les cartons, deux nouveaux sites avant fin septembre et 7 à 8 avant la fin 2025.
(1) Ces deux sites internet sont la propriété d’Indra.
Les voitures sur lesquelles il n’y a rien à récupérer sont broyées sans moteur et deviennent de petits cubes de métal.
© (Photo cor. NR, Arnaud des Abbayes)
Michel Bodin, président de l’association L’Art à Pruniers.
© (Photo cor. NR, Arnaud des Abbayes)
repères
> Un parallèle entre l’art de peindre et celui de déconstruire. La société Re-Source de Pruniers-en-Sologne est connue pour être un énorme stock de pièces détachées et un site performant de déconstruction. Elle est aussi mécène de l’Art à Pruniers. L’association a souhaité la remercier en exposant pour un colloque important quelques œuvres d’une quinzaine d’artistes. Des voitures rouillées ou abîmées ont été peintes pour l’occasion et sont exposées dans un sas ou passeront à plusieurs reprises l’ensemble des visiteurs.
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