Ce mardi, entre deux comités d'entreprise, l'équipementier automobile Valeo a confirmé chercher un repreneur pour trois de ses sites français. Parmi eux, deux usines et un centre de recherche. Tous ces sites emploient au total un millier de personnes.
Le matin même dans la presse locale, les syndicats des usines concernées (L'Isle-d'Abeau en Isère et La Suze dans la Sarthe), ainsi que du centre de La Verrière (Yvelines), avaient révélés la volonté de leur direction de passer la main.
Stratégie non payante
Malgré un bénéfice net de 223 millions d'euros en 2023, le 12e équipementier automobile du monde souffre de certains échecs de sa stratégie de transition écologique. L'usine de L'Isle-d'Abeau (350 salariés), qui produisait des démarreurs, a progressivement été convertie aux systèmes d'hybridation (un moteur électrique avec son système électronique).
Malgré l'explosion des ventes de voitures hybrides, la technologie isèroise "n'a pas rencontré son marché" et l'usine n'a plus de commandes, a indiqué un porte-parole de Valeo à l'AFP. Une vision que ne partage par le délégué syndical FO Bertrand Bellanger, « très remonté », et qui accuse Valeo de choisir « la solution la plus simple », soit la fermeture des usines, « au lieu de participer à l'écosystème qui se construit autour de l'électrique en France ».
Des investissements trop importants
Du coté de la Sarthe, dans l'usine de La Suze, les effectifs ont déjà fondu en 20 ans pour atteindre 270 salariés aujourd'hui. Là bas c'est le ralentissement de la production automobile européenne qui met en difficulté, selon le porte-parole, les systèmes de gestion de la température pour les moteurs thermiques et électriques produit dans l'usine. Quant au site de recherche et développement (R&D) de La Verrière où travaillent près d'un demi-millier de salariés, il a déjà perdu une partie de ses effectifs dans le cadre du plan de suppressions de postes annoncé début janvier par Valeo. Le site, trop « ancien » nécessiterait « plusieurs dizaines de millions d'euros d'investissement pour le mettre à jour », selon le porte-parole du groupe.
Ses salariés pourraient être transférés sur d'autres sites du groupe en Ile-de-France, la direction doit donner des précisions sur son projet lors de deux nouveaux CSE le 24 juillet. Conformément à la loi Florange, Valeo doit rechercher un repreneur pendant quelques mois mais sans obligation de résultat. « On se donnera le temps nécessaire pour faire aboutir la recherche de repreneurs », a affirmé le porte-parole du groupe.
« C'est trop facile de dire que c'est la faute des constructeurs et de l'électrification de l'automobile: on est dans une accélération des profits hallucinante », a affirmé le syndicaliste FO, M. Bellanger.
Les équipementiers dans la tourmente
La nouvelle de la volonté de cession des 3 sites intervient dans un contexte de licenciements et de fermetures d'usines chez les équipementier français, des roues d'Imperiales Wheels (Indre) à l'emboutisseur MA France, dernière usine automobile de Seine-Saint-Denis. Alors que tout allait bien pour le secteur jusqu'en 2023, en février dernier, malgré de bons résultats annuels, le groupe Forvia a annoncé un plan d'économies qui pourrait menacer jusqu'à 10 000 emplois en Europe.
La faute aux enjeux structurels du marché de l'automobile : fin des ventes de véhicules thermiques en Europe en 2030, baisse globale des ventes, hausse des prix des matières premières.
(Avec AFP)
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